Le temple des oies sauvages, près de Kyoto, doit son nom aux superbes fresques réalisées par Nangaku Kishimoto. Juste avant de rendre son dernier souffle, l'artiste confie sa jeune maitresse Satoko aux "bons soins" de Jikai, un moine un tantinet porté sur la boisson et le sexe. La maison est également occupée par le jeune et insondable Jinen, un apprenti moine zen au crâne difforme et au regard vide, qui suscite d'emblée un malaise inexplicable à la jeune femme (et au lecteur). Cette cohabitation, bientôt tragique, est racontée avec finesse et noirceur, la tension monte lentement, presque en silence, jusqu'à la révélation finale, à glacer le sang.


Sous couvert d'une écriture épurée, presque naïve, Mizukami ne se contente pas de produire un énième roman policier, il abolit la frontière entre écriture populaire et littérature en poussant les codes du genre jusqu'à l'extrême. Dans ce huit-clôt caricatural - monde cruel, sensuel et malsain - les limites entre le cauchemar et le réel disparaissent peu à peu. Il y a beaucoup de la vie de Mizukami Tsutomu dans ces lignes : enfance solitaire et malheureuse, misère et pauvreté, obsession pour la mort jusqu'à l'anéantissement. L'expression de la fatalité... oiseaux de malheur !

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le 26 sept. 2017

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