SensCritique a changé. On vous dit tout ici.

Fiche technique

Auteurs :

Bernard Stiegler, Jean-Christophe Bailly, Denis Guénoun
Genre : ThéâtreDate de publication (France) : novembre 2006Parution France : novembre 2006

Éditeur :

Les Solitaires Intempestifs
ISBN : 9782846811705, 9782846811705

Résumé : Qu'est-ce qui lie le théâtre au peuple et à ses ' passions ? La catharsis théâtrale est-elle leur purgation ou au contraire leur réveil ? En quoi et comment le public se constitue-t-il en peuple par le théâtre ?Bernard Stiegler a proposé à Jean-Christophe Bailly et à Denis Guénoun de s'interroger, d'écrire et de débattre dans le cadre des rencontres de Rennes en novembre 2005, sur ces problématiques qui n'ont jamais été aussi sensibles dans une époque où le théâtre et la création sont remis en question. Une époque qui réduit trop souvent le public à l'audience. Un questionnement qui porte notamment sur l'évolution des rapports entre l'es­pace de la scène et le politique.Extrait du livre :Manque de peupleQue le peuple manque, comme on l'aura si sou­vent répété après un artiste qui fut un penseur de l'impression et de l'expression, et il n'y a là rien de fortuit, cela signifie que ce peuple est un processus : précisément le processus de ce que j'appelle, après Simondon, une individuation psychique et collective. Et que le peuple manque, cela signifie qu'il est donc littéralement une invention puisque bien qu'il manque, on en parle, et l'on parle en son nom. Je renvoie ici au texte de Jacques Derrida sur cette invention fabulaire qui permet de parler «au nom du peuple», tel Thomas Jefferson.Le théâtre est un dispositif primordial de cette invention. Primordial veut dire ici qu'il faut premièrement le théâtre pour que le peuple s'invente - et comme ce qui manque. L'invention du peuple par le théâtre, c'est la constitution et l'individuation de ce que l'on appelle son public - ce public étant lui-même la citoyenneté de la cité comme espace public.Que le nom de public ne plaise pas à tous, par exemple à Grotowski, je le comprends en ceci que Grotowski pose que le public n'est pas ce qui demeure égal à soi deva