Les Cerfs-Volants de Kaboul par Vincent Courson

Khaled Hosseini dresse dans Les cerfs-volants de Kaboul une fresque vivace de l'Afghanistan d'il y a 30-40 ans, principalement de la ville de Kaboul, pour ensuite les comparer à ce qu'ils sont devenus aujourd'hui. On découvre le protagoniste à travers ses souvenirs d'enfance : son enfance choyée et privilégiée dans les beaux quartiers de la ville, son insouciance dans un "paradis" terrestre. Et dans un deuxième temps, l'homme, désormais émigré aux USA, revient dans un pays déchiré par les talibans, à la recherche d'une certaine rédemption.

Il découvrira ainsi que les souvenirs ont cette capacité salvatrice de se concentrer principalement sur les aspects les pus roses du passé, en omettant le plus sale, le plus triste, le plus désespérant.

Les personnages, qu'ils soient attachants, répugnants, ou bien souvent un peu des deux à la fois, sont décrits sans méandres, de façon très "vraie." Parfois même sans doute trop manichéens (on pense notamment au méchant, qui est très très méchant, oulala oui, très méchant...). L'histoire se concentre principalement sur les rapports entre deux garçons, séparés par l'ethnie, la caste, le futur potentiel, mais proches tout de même, autant que peuvent l'être des enfants que tout sépare... La résignation de l'un face à son avenir, contre la suffisance innée et innocente de l'autre. Le prédéterminisme gagnera-t-il face à cette amitié particulière ?

Malheureusement, grosse perte de puissance de l'oeuvre dans son dernier tiers. On sent que Khaled Hosseini cherche principalement à finaliser l'intrigue, mais le fait avec de gros traits de pinceau, au dépens de la finesse que l'on avait découvert et apprécié depuis le départ. Dommage.

Lecture essentielle si l'on ne connaît rien de l'Afghanistan, de ses conflits internes, de son passé trouble, et de sa réalité présente au goût si amer.