n premier roman saisissant
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le 24 août 2025
Voilà bien un livre dont j’ai eu énormément de mal tant à le lire qu’à le chroniquer. Attention, cela ne vient pas du livre lui-même ou de l’auteur mais j’ai dû faire face à une longue période où mon cerveau s’est tout bonnement déconnecté de tout ; je ne lisais que quelques pages ici ou là, voire même pas du tout : mais sans que je ne parvienne à me concentrer sur les mots, quant à écrire l’une ou l’autre chronique, n’en parlons même pas…
« Les crédits » est ma première incursion durant le mois d’août dans la vertigineuse rentrée littéraire. Alors qu’habituellement, il s’agit d’un moment jouissif pour la lectrice compulsive que je suis ne sachant plus où donner de la tête, je m’en suis complètement détachée cette année, m’étant tout autant écartée des réseaux sociaux.
Bref, je referme cette parenthèse d’états d’âme….
« Les crédits » est le premier roman de Damien Peynaud, dans lequel un narrateur tente de comprendre la lente et insidieuse descente de ses parents – surtout de son père – vers les enfers financiers, dans le cauchemar des prêts et de ce que cela occasionne tant pour les débiteurs que pour leur entourage.
Par la découverte et le tri d’anciennes photographies familiales, bien longtemps oubliées au fond d’un tiroir, ce narrateur va doucement régresser jusqu’à sa plus tendre enfance où l’engrenage malveillant et vicieux va commencer à tisser sa toile sur cette famille de la classe moyenne.Ravivant ses souvenirs (mais aussi indirectement ceux de ses lecteurs), il va tenter de mettre des mots sur ce que ses parents ont vécu certes à une autre époque, au milieu des années 80, mais dont les rouages financiers n’étaient finalement pas si différents que maintenant.
Ces père et mère ont la volonté d’avoir tout, tout de suite, d’où la surconsommation et ce, comme tout le monde, pour pouvoir se comparer à ces derniers, quitte à vivre au-dessus de ses moyens. Octroyant divers crédits, les banques et organismes financiers s’enrichissent grâce à ceux-ci : les intérêts s’apparentant à des taux usuriers faisant gonfler les dettes.
Sans tomber dans un éventuel pathos, ce chemin se fera avec sensibilité, agrémenté complémentairement d’une plume soignée. Ainsi pour décrire toute cette sphère, l’auteur va utiliser des références cinématographiques intéressantes (subtilement employées et parallèles à la profession de son narrateur, projectionniste dans une salle de cinéma). Cela permet ainsi aux lecteurs d’apprendre plein de choses et ce, malgré une trame romanesque. Cela m’a beaucoup plu et j’ai trouvé cette touche singulière et originale.
Beaucoup diront que ce bouquin est inclassable : il n’est ni un récit, ni un témoignage (même si l’auteur partage certaines similitudes avec son narrateur comme le fait d’avoir lui-même exercé dans le cinéma), ni pour autant une autofiction. Eh bien, on s’en fiche ; pourquoi toujours vouloir faire tout rentrer dans des cases !
Pourtant, cette histoire intime personnelle force le lecteur à l’écouter de la voix même de Damien Peynaud. C’est un retour dans les années 80, dans une enfance certes modeste mais entourée, où le surendettement plane comme un nuage toxique sur cette famille comme il en existait des millions. La figure centrale paternelle a été marquée au fer rouge par les crédits à la consommations, système naissant à l’époque mais qui acculera des milliers d’individus au fil des années et ce, encore aujourd’hui.
Je remercie les Editions Noir sur Blanc et le site Babelio pour l’envoi de ce livre et leur présente mes plus sincères excuses pour mon retard.
Créée
le 1 sept. 2025
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