Virilité toxique
Ziya est né avec un côté sombre et la formation de son frère aîné n’arrange rien : « un homme ne pleure pas », très tôt. Puis, arrive la définition d’un « homme d’honneur », il doit non seulement...
le 22 janv. 2024
Autant Madame Hayat, le roman précédent de Ahmet Altan, était exposé côté soleil, autant Les Dés renvoie à l'obscurité, celle de l'âme noire de son héros, Ziya, élevé dans le culte de son frère aîné, dont il a vengé l'assassinat, à seulement 16 ans. Seul la notion d'honneur trouve grâce aux yeux du tueur, alors que l'Empire ottoman décline inexorablement, en ce début de XXe siècle. L'auteur nous invite à partager les pensées d'un jeune homme qui n'a que le jeu pour éprouver des sensations fortes, même si moins intenses que l'acte de tuer. Ziya est un être complexe, auquel il manque l'éducation et un esprit clair, d'où sa difficulté de communiquer avec les femmes même si l'une d'entre elles, en particulier, lui fait découvrir de nouveaux sentiments. Avec Les Dés, une fois encore, le lecteur a l'impression de plonger dans un classique littéraire immédiat, dont le style impeccable force l'admiration. Contrairement à nombre d'écrivains actuels, Altan n'a pas besoin d'user d'artifices : pas de double ou triple intrigue, aucun changement de narrateur, nul jeu sur différentes temporalités, pas de twist à l'horizon. Chez l'auteur turc, la linéarité est puissante, inéluctable comme un destin qui court irrémédiablement vers le néant. Ottoman en emporte le vent.
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Créée
le 3 déc. 2023
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