Les Dieux de Bal-Sagoth par Jibest
Grâce à Lovecraft, j'ai découvert l'importante carrière de Robert Howard. C'est donc intéressé que j'ai vu cette édition des oeuvres "hors-cycles" pour voir la richesse de son auteur.
Alors ce qui m'a un peu dérangé, c'est le côté fourre-tout du livre qui dans le désordre temporel le plus complet nous propose des aventures de Turlogh le Gaël en marge d'autres recueils (je pense qu'on aurait pu lui consacrer un livre complet), une nouvelle préhistorique, 2 histoires de loup-garou moyenâgeuses, une aventure Rohmerolovecraftienne (mais pas du Rohmer dont on se Fu), une courte fin du monde, une aventure qui lorgne sur la cité sans nom du même Lovecraft, une nouvelle histoire de barbares, 2 récits fantastiques texans et encore une nouvelle histoire de barbare (et je n'ai pas parlé des appendices).
Alors forcément le tout semble un peu disparate. Je vais devoir analyser presque nouvelle par nouvelle :
- Les dieux de Bal-Sagoth : aventure avec un peu trop d'événements dans la journée mais très bien faite : 8/10
- Le crépuscule du dieu gris : passionnante bataille entre irlandais et danois, crépusculaire avec le ragnarok d'Odin, bien qu'avec un peu trop d'intrigues et de personnages : 9/10
- Lance et Croc : histoire banale d'enlèvement et de sauvetage chez les primitifs, avec un néandertalien bestial (alors qu'on sait désormais qu'ils en avaient un plus gros que nous, mais bon...). Le style sauve la nouvelle du naufrage : 4/10
- Dans la forêt de Villefère : histoire banale de loup-garou : 5/10
- La tête de loup : récit foutraque mais attachant, bien mieux écrit que la forêt précédente : 8/10
- Le crâne vivant : presque un petit roman par sa longueur qu'il aurait fallu un peu élaguer, mais le récit reste quand même bien fait : 6/10
Je me permets ici une petite digression sur le racisme supposé de l'auteur :
- déjà je me permets de rappeler que ses oeuvres étaient faites pour être vendues à des magazines populaires qui avaient des lignes éditoriales souvent douteuses, et que la mode était au "péril jaune" (d'ailleurs aujourd'hui c'est plus ou moins prophétique dans certaines régions du monde).
- ensuite à propos du crâne vivant il y a quand même une love story avec une "beauté stupéfiante" du nom de Zuleika (je doute que Lovecraft aurait accepté cela dans une de ses nouvelles pour tout l'or du monde).
- enfin à propos des barbares forcément ce ne sont pas des "bobos bien pensants" mais ils reconnaissent la bravoure chez leurs adversaires mêmes noirs et cannibales (du moment que ceux-ci ne les combattent pas par ruse ou perfidie).
Je reprends :
- Le moment suprême : grand moment de pessimisme sur la vie humaine, d'autant plus poignant quand on connaît la destinée de l'auteur. 9,5/10
- Le Feu d'Asshurbanipal : passionnant récit d'aventures qui se joint habilement au cycle de Cthulhu de Lovecraft. 9/10
- Les guerriers du Valhalla : encore une histoire de barbares mais très bien faite : 9/10
- Les morts se souviennent : l'auteur réussit à instaurer une vraie atmosphère fantastique dans cette terre de Western qu'est le Texas. Encore une réussite : 9,5/10
- Querelle de sang : formidable exercice de style ou exemple de connerie humaine : 9/10
- La maison d'Arabu : très bonne histoire de barbare confronté à des adversaires surhumains. 9/10
C'est pourquoi je mets la note synthétique de 8/10