L'ouvrage traite de la récéption de la Commune chez l'intelligentsia littéraire de la fin du second empire, et ce n'est pas glorieux. La Commune est massivement rejetée et l'image qui en est donnée est totalement déconnectée de la réalité. On n'en attendait pas moins de Gobineau, mais il est plus surprenant d'y trouver aussi des auteurs comme Georges Sand ou Zola. Paul Lidsky s'attèle à montrer que cette réaction est avant tout une réaction de classe. Bien que critiquant les bourgeois, tous ces auteurs ont vite fait de les rallier lorsque l'ordre social est menacé.
Un des aspects les plus intéressants du livre est la représentation ouvrière dans la littérature de cette période. Décrits comme des espèces de bêtes de sommes, tout le caractère politique de la Commune est nié pour laisser place à un chaos bestial et dénué de raison. Flaubert va même jusqu'à dire que la répression (au moins 20 000 fusillés selon Jacques Rougerie) est insuffisante !
Étudiant aussi bien les représentations que les procédés stylistiques mis-en-oeuvres, ce livre mêlant histoire des idées et de la littérature offre un regard très critique sur la représentation littéraire de la Commune, notamment chez Zola dont les innombrables clichés sur la classe ouvrière et la paysannerie pourront se retrouver par la suite chez Barrès et Maurras, entre autres.