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“Les Hauts de Hurlevent” – La tempête la plus toxique de l'histoire, et je l’ai lue volontairement.


Tout a commencé à cause du trailer du nouveau film d’Emerald Fennell Hurlevent, prévu pour la Saint-Valentin 2026 (c’est marqué sur l’affiche ndlr). Déjà, rien que ça, ça me faisait marrer.


La Saint-Valentin.

Pour ce roman.

C’est comme programmer Hérédité pour la fête des mères.


Là-dessus, "Chains of Love" de Charli XCX démarre, je fonds comme un ado pré-pubère en 2004 devant un AMV sur Linkin Park. Je suis hypé de fou, un idiot. Mais là, une pensée me traverse: “Wait what?… soit Fennell n’a pas lu le même bouquin que moi, soit elle a pris cette histoire pour une romance.” Une romance. Les Hauts de Hurlevent ?


C’est une romance comme Tchernobyl est une station thermale.

Bref, je saute dans le livre.


Et là…

Oh.

Mon.

Dieu.


J’ai passé deux semaines enfermé dans mon salon à lire ce truc comme si j’étais coincé dans une chambre sans fenêtres avec Heathcliff qui respire comme un phacochère claustrophobe. Le vent hurlait, les murs transpiraient la haine, et moi j’étais là, recroquevillé, en mode: “C’est normal que je souffre autant ou je dois composer le 911 ?


Ce roman, c’est Elden Ring mais sans arme, sans armure, sans map. Emily Brontë ne te tient pas la main. Elle te pousse dans la lande, sans manteau, en gueulant en vieil anglais probablement: “Oi mate, maintenant survie à ça, ciao.


Passons aux personnages. Parce que là… y’a du level mon pote

Heathcliff: entité maléfique, poltergeist ou matérialisation littéraire d’un boss de fin ultra cheaté qui t’attaque même en cinématique. Le mec ne vit pas: cette ordure vampirise tout le roman. Et pourtant, malheur, tu veux comprendre.“ Dude, arrête, pourquoi t’es comme ça ?” Et c’est là que le livre te frappe derrière la tête et dit: “Chut. Souffre.” Catherine: on dirait une meuf sous tramadol qui aurait bu une boisson énergisante trouvée par terre à la Japan Expo. Elle change d’humeur plus vite que Windows XP plante. Une seconde elle rit, la seconde d’après elle passe à 2 % de batterie parce qu’il fait trop froid. Hindley: Okay, toi t'es juste une plaie ouverte. Edgar: la fragilité masculine, version Rassemblement National. Isabelle: la naïveté poussée à un niveau olympique. Lockwood: même lui, le temps de quelque pages à peine, trouve le moyen d’être condescendant dans son vieux tweed. Joseph: Joseph mérite sa propre série “Psychopathe Netflix” réalisée par Ryan Murphy. Bordel même les chiens sont fous dans ce roman. Je savais que j’étais dans un enfer quand j’ai sympathisé avec personne.


Et puis il y a Nelly Dean.

Ah, Nelly, Nelly. Quel débutant j'étais.

Narratrice pas fiable pour un sou. Une femme capable d’allumer 17 drames puis de dire: “Quoi ? C’est pas moi J'te jure.” Elle raconte l’histoire comme une commère professionnelle: ça mélange tout, ça juge, ça pique, ça invente. Imagine Gossip Girl UK version rurale en 1847.


Et malgré tout ça, j’ai lu chaque chapitre comme si j’étais au buffet du mariage de Teki Latex. J’en pouvais plus, mais je continuais à me resservir. Une boulimie le truc... Ou une descente aux enfers littéraire XXL.


Enfin un soir, vers minuit deux, illumination: “Je crois qu'Heathcliff, est une créature née du vent, du désespoir et de la rancœur fermentée. La violence, l’obsession, la toxicité atomique, les 42 manières de ruiner la vie des autres… Ohé mais y’a vraiment pas de service public dans ce bled ?"


Et derrière tout ce vacarme, il y a ces quelques moments, minuscules, fragiles, presque cachés, qui montrent que tout pourrait basculer du bon côté (Ils m'ont un peu réconcilié avec le récit…) si seulement les protagonistes n’étaient pas eux-mêmes. On lit Les Hauts de Hurlevent comme on survit à un orage: on serre les dents, on râle, on transpire, mais on reste. Parce que c’est trop intense pour lâcher si vite (faut être un peu maso aussi)..


Alors verdict? j’en suis sorti mitigé, chamboulé. Oui, j’hésite encore avant de noter ce trauma littéraire. True Story. J'écris très peu de critique, c'est rare (c'est ma deuxième critique en fait). Mais là j'ai ressenti l'urgence d'en parler. Je mets 7/10 parce qu'on ne peut pas écrire de critique sans note sur ce site. Ce sera le temps de digérer cette oeuvre, si je m'en remets un jour.


Ce qui est sûr: ce roman ne m’a pas laissé de marbre.

Il m’a cassé en deux, roulé dans la lande et recraché comme un vieux caillou.

Un jour je reviendrai avec une note finale… peut-être.

Ou peut-être pas.

C’est un livre sauvage.

Un incube éditorial.

La réalité c'est que ce livre ne se note pas comme un truc normal. Ou devrait ne pas se noter du tout. Quoiqu'il en soit, faites vous-en votre propre avis.


Entrez dans l'histoire et laissez vous hanter, vous aussi.

JerryJpeg
7
Écrit par

Créée

le 1 déc. 2025

Critique lue 3 fois

Jerry Jpeg

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