Les Jeux sauvages par Jules Leon

J'ai abordé ce récit avec des a priori. Selon les critiques littéraires, il s'agissait d'un Goncourt au rabais élu par dépit après trois calvas, à la suite de discordes entre membres du jury.
Le début du roman confirmait les potins littéraires intellectuels, avec quatre pré-adolescents se rejouant la guerre des boutons en Sologne, durant un été.
Tous les ingrédients étaient présents pour une lecture très chiante.
Puis, la fin de la première partie devenait délirante, laissant présager le pire... ou le meilleur.
Et bien, le meilleur est arrivé sur les deux autres parties du livre. On redécouvre adultes, après guerre, François l'amoureux de la vie, Jean-Jacques l'exalté, Denise la soumise et Claude la révoltée, et chacun de son côté vit son destin malheureux à Paris ou en Sologne, selon une vision très différente de l'existence face à nos obligations sociales.
A travers le second degré de son personnage François, Paul Colin tente de nous faire comprendre que le bonheur passe par la libération de nos carcans et l'amour de la nature qui nous entoure.
François mettra tout en œuvre pour être heureux, avec une philosophie de vie complètement déjantée. Il redonnera le bonheur à ses amis (sauf un), d'une manière pas très MeToo, et ce côté machiste rend l'histoire moins crédible, c'est dommage.

C'est un premier roman précurseur, certainement à l'image de son auteur, qui a plaqué sa courte carrière littéraire après le bénéfice de son roman, pour profiter de la vie.
Il écrira, quand même, un second et dernier roman en 1959 que je lirai certainement avec autant de plaisir que celui-ci.