La promesse est alléchante: un monde où un système de magie mal compris et expérimental est utilisé par une élite pour asservir le reste de la population. Rien de bien original mais l'idée de départ peut emmener sur des intrigues intéressantes.
Rapidement on comprend que ça ne sera pas le cas : l'écriture est, au mieux, simpliste, les personnages sont archétypaux (pour ne pas dire caricaturaux) et sans surprise et le sujet de l'histoire en reste aux concepts habituels de la fantasy. Dialogues qui ne volent pas bien haut, champ lexical tellement uniforme que ça en est ridicule, vocabulaire faussement "inventé" mais qui n'a aucun intérêt... on enchaine les péripéties les unes après les autres, les "twists" sont prévisibles, bref, ce n'est pas complétement déplaisant à condition de débrancher le cerveau et de ne surtout pas trop se poser de questions sur la cohérence interne et sur les motivations des personnages. Dès l'apparition de "Clef", la comparaison avec Bartimeus (de J.Stroud, chef d'oeuvre sous-estimé de la fantasy) est inévitable et peu flatteuse.
Dans tout ça, le point le plus ennuyeux, c'est l'approche "informatique" de la magie : c'est lourd, sans aucune subtilité, les concepts changent de nom (lexique pour serveur, les enluminures ne sont que des lignes de code....) mais il est évident que l'auteur veut transposer la programmation, internet et l'IA dans du med-fan et c'est foutrement maladroit. Chaque aspect "cyber" se retrouve mis en scène sans aucune finesse, comme si le monde n'était qu'une simulation bas de gamme.