Critique de Shaynning

Incontournable Roman Juin 2025

*Réédition du roman paru en 2003 pour la première parution en français. Le roman d'origine "Sadako and the Thousand Paper Cranes" fut quand à lui édité en 1977 dans sa langue originale, l'anglais, écrit par l'autrice canadienne originaire de la province de Saskatchewan Eleanor Coerr.

J'aime beacoup la nouvelle couverture que propose la maison Milan pour cette troisième édition en français de l'histoire touchante et véridique de Sadako Sasaki, la jeune japonaise de 10 ans décédée des suite d'un cancer du sang. Cette maladie a fait de nombreux morts dans la population nippone en raisons des radiations émises par la bombe atomique lâchée sur les villes d'Hiroshima et Nagasaki. Dans les croyances japonaises, il existe une légende selon laquelle plier mille grues grâce à la technique d'origami assurerait la santé, la grue étant un symbole de longévité. Malheureusement, et comme l'apprendra l'autrice qui s'est rendue au japon à la fin des années 40 puis dans les années 50, quelques temps après la fin de la seconde guerre mondiale, Sadako n'a pas survécue et a réalisé 644 des mille grues qu'elle réalisait sur son lit d'hôpital. Son combat aura duré des mois, entrecoupé de quelques moments heureux, mais la jeune fille aura vécu beaucoup de douleurs et fera face à la mort bien avant de la rencontrer.

Cette jeune fille qui aimait courir, et qui a placé son espoir dans ses grues de papier, aura inspiré des générations de jeunes japonais, qui réalisent mille grues en son souvenir le jour de la commémoration, le "Jour de la paix", le 6 aout. Une statue fut érigée en son honneur, une version de la petite fille tenant une grue en or dans les mains. Cette grue dorée fut la toute première des mille grues de Sadako, offerte par sa meilleure amie, à l'origine de l'idée de réaliser les grues. Les membres de sa famille lui auront apporté toute sorte de papiers pour son projet, des jolis papiers à motifs aux papiers de bonbons vides. Sa famille se sera relayée pour lui apporter du réconfort, elle n'a donc pas passé la fin de sa vie seule, comme certains orphelins eux aussi agonisant de divers cancers liées aux radiations.

L'histoire de Sadako nous rappelle les conséquences épouvantables de la seconde guerre mondiale, cette folie qui a plongé le monde dans des souffrances inimaginables. Il nous rappelle le devoir de mémoire qu'il nous faut faire, pas simplement par devoir envers les gens qui ont étés tués ou irrémédiablement blessés, mais également pour rester vigilants face aux montées des extrêmes, aux indices de guerre à venir et à la haine qui gangrène le monde. Le devoir de mémoire permet de ne pas oublier ce qui a été, mais aussi de prévenir ce qui sera, autant que faire se peut.

Le roman lui-même est petit et facile à lire, il peut convenir dès le lectorat du 2e cycle primaire. Par contre, le sujet en lui-même implique d’expliquer les 2 guerres mondiales et le contexte qui a mené au largage de la bombe qui a rasé Hiroshima, puis celle de Nagasaki. On m'a déjà informée que le sujet est abordé en 3e cycle primaire à l'école primaire, avec les 10-12 ans, c'est donc à eux que je réfère la lecture du présence ouvrage. Rien n'empêche cependant les 8-9 ans de le lire.

Un roman touchant, sensible et emprunt pourtant d'une certaine poésie, dont le récit fut démocratisé dans le monde anglophone par une autrice canadienne, qui s'est fait la mission de faire connaitre le sort de cette courageuse petite fille du pays du soleil levant, et qui fait maintenant son chemin dans le monde francophone.

**Le roman vient avec de petites questions ouvertes sur le livre pour réaliser une critique du roman, le tout à la fin du livre.

Pour un lectorat du 3e cycle primaire, 10-12 ans+