Rousseau fait parti des grands classiques à lire. Qu'on en cherche pas dans ce livre la justification.

Qu'est ce que j'attendais d'un livre intitulé : Les rêveries du promeneur solitaire ? Des descriptions sensuelles de la nature, des petites fleurs à la Balzac, des réflexions sur l'homme ou la vanité de la vie, des considérations théologiques. Bref, de la beauté, ou de la matière, ou du style.

Et bien ce livre a au moins l'intérêt d'être surprenant, car il n'y a rien de tout ça.

J.J. Rousseau est sincère. Il nous montre avec la plus grande sincérité (et naïveté) qu'il est incapable de prendre du recul sur lui même. Homme d'illusions, à qui fait-il croire qu'il est heureux et apaisé contre ses ennemis (cités à chaque promenade) ?

Il déclare sans s'en rendre compte que son bon naturel ne se manifeste que lorsque l'action est facile. La première difficulté (c'est à dire le moment où commence la vrai bonté et où l'action s'oppose au plaisir personnel) le dégonfle, le dégoûte et met en évidence son deuxième penchant, moins glorieux que son bon naturel, à savoir la recherche de la jouissance. Rousseau est lubrique dans tous ses plaisirs, même lorsqu'il fait l'aumône, et ça n'a rien d'engageant.

Deux points sympatiques quand même. Le premier : Rousseau a redécouvert les leçons stoïciennes. Il pense comme eux que nos réactions face aux évènement déterminent plus sûrement notre bonheur que ces évènements eux-même. Deuxième point : il a une petite réflexion sympathique sur le mensonge.
Il base sciemment sa réflexion en partie sur la raison et en partie sur le ressenti. Quoique le ressenti de Rousseau ne soit pas des plus élévateurs, cette manière d'allier logique et sentiments est plus naturelle que de ne se baser que sur des arguments scientifiques et logiques.

(Il n'y a par exemple par d'arguments logiques contre l'infidélité, il reste le ressenti de chacun et la culture de tous. Si on ne se base que sur la logique, il faut avoir recours à la méthode Coué : "j'aime l'infidélité, j'aime l'infidélité, j'aime l'infidélité,...")

En conclusion et à mon avis : à ne lire que parce que c'est un grand classique.
Mariondg
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le 15 févr. 2011

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