Loving frank par Baptiste FRANCHINA

Une histoire d'amour ancrée dans les années 1900. Une folle histoire ! La ligne de départ de l'histoire est fixée à l'architecture. A cette époque il faut réinventer la vision du monde, les femmes essaient de s'offrir une véritable place, les villes deviennent de véritables moteurs culturels, et l'amour en profite. Comme toujours.

Mamah et Frank sont deux personnages qui n'ont rien de commun. L'une est une femme au foyer plutôt dévouée, certes affublée d'un mari trop aimant et conciliant pour les rêves de fantaisies qu'elle couve, mais qu'importe, ses enfants la font survivre. Une situation aisée lui permet aussi de s'identifier à une vie dont elle n'aurait jamais rêvé. Quant a Frank il est narcissique, égoïste, prétentieux, ces aspects qui peuvent faire d'un homme envoutant un gros con. Il est donc architecte, dans une mouvance qu'il invente, son égo ne lui permet pas vraiment de s'identifier. Uniquement des disciples, il n'aura pour Maître que lui-même.

La rencontre entre ces personnes n'a rien de vraiment extraordinaire. Il va construire une maison pour Mamah. Pour la famille de Mamah en réalité. Elle va petit à petit, céder aux fantasmes de cet homme fascinant, pour lequel les règles ne s'appliquent pas, évoluant dans un monde où tout est différent. Il est fauché mais paraît riche, il ignore mais paraît savoir. Un homme d'apparence oui, mais dont l'essence même est de laisser transparaître cette apparence.

Inutile de vous compter les aventures de nos compères, mais les années ne sont pas vraiment propices aux divorces. Alors les voilà partis pour l'étranger. L'Allemagne, le Japon, l'Italie, puis un retour au pays. Au pays de Frank. Pendant ces années ils vont devoir faire face a la séparation de leurs enfants, mais aussi et surtout aux critiques, et la folie médiatique qu'entoure ces premiers amours affichés.

Ce sont un peu des peoples avant l'heure.

Le romans se déroule sur un rythme plutôt bon enfant, les évènements s'enchainent sans difficultés, l'écriture est fluide. L'envie de passer au chapitre suivant se fait sentir, mais on peut facilement l'abandonner pour une nuit. Le dynamisme de l'histoire se noie un peu dans Mamah et son manque de rigueur. Et pourtant, il ne faudra pas s'y fier. Rien que pour la fin de l'œuvre, elle mérite d'être lue. Une véritable folie, mais surtout un coup de génie qui pour le coup m'aura occupé les cent dernières pages. Comme accroché au roman, impossible de lâcher les pages, les yeux figés comme celés aux lignes.Le roman ne se caractérise pas sa fin, mais il faut avouer qu'il prend une toute autre allure. Il passe d'un simple roman de train a un roman de lit. Une catégorie de plus.

Ah oui, une fin aussi merveilleuse que douloureuse.
korki
8
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Créée

le 8 janv. 2011

Critique lue 228 fois

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