Des romans sur la Seconde Guerre mondiale, il y en a des tonnes, mais Max ne joue pas dans la catégorie classique des récits historiques poignants. Non, ici, Sarah Cohen-Scali te plonge dans l’horreur avec un point de vue glaçant : celui d’un enfant conçu pour être parfait, un pur produit du nazisme, un bébé du programme Lebensborn. Et c’est lui qui raconte. Oui, lui, Max, un gamin formaté dès l’utérus pour servir le Reich, sans émotion, sans question, juste avec une mission génétique et idéologique bien ancrée.
Dès la première page, ça secoue. Max n’est même pas encore né qu’il débite déjà une propagande effrayante. Sa voix est froide, cynique, méthodique, comme un robot programmé pour croire en l’idéologie nazie sans broncher. Et c’est ce qui rend le livre aussi puissant que dérangeant : pas besoin de scènes de guerre sanglantes, c’est le lavage de cerveau dès la naissance qui fait flipper.
Sarah Cohen-Scali ne lâche rien, elle ose aller là où ça fait mal, là où on se demande jusqu’à quel point un enfant peut être modelé par son environnement. Mais heureusement, Max n’est pas qu’une plongée dans l’endoctrinement : c’est aussi l’histoire d’une fissure dans la mécanique, d’une prise de conscience progressive, d’une humanité qui lutte pour émerger malgré tout.
La narration est audacieuse, immersive, parfois inconfortable, mais terriblement efficace. On ne lit pas Max, on le subit, on le digère, on le ressent. C’est une plongée dans une enfance volée, dans une idéologie qui transforme l’innocence en machine de guerre. Et franchement, ça fait froid dans le dos.
Bref, Max, c’est un roman coup de poing, perturbant, essentiel, qui prend aux tripes et fait réfléchir longtemps après la dernière page. Un livre qui te fait comprendre que l’horreur ne naît pas toujours avec une arme en main… parfois, elle naît avec un sourire et un brassard bien repassé.