*moire: tissu chatoyant
Je compatis à la douleur de tous ceux qui ont commencé ce livre monument et ont jeté l'éponge avant de passer le cap des 30 premières pages. C'est bien ce qui a failli m'arriver et, ouf, j'ai repoussé la décision de quelques pages, puis quelques autres,... et miracle, au 2ème chapitre on entre vraiment dans le "roman" historique.
Donc, vous à qui c'est arrivé, si vous passez par là et lisez ces lignes, de grâce, sur le métier remettez cet ouvrage, il en vaut bien la peine, et sautez donc au chapitre 2.Texte en italique
Ce premier chapitre austère, imperméable, pour ne pas dire abscons, est juste la mise en place des mémoires. Hadrien sentant sa santé décliner commence une lettre à son protégé Marc-Aurèle, et se perd quelque peu dans des considérations philosophico-politico-personnelles pas franchement nécessaires. Cela tombe bien, je sous suggère de vous en passer.
Ensuite, au chapitre 2 commence l'histoire passionnante d'Hadrien.
Voyez Wikipédia pour le résumé du livre.
C'est un monument, présent dans certains classements des 100 plus grand livres.
Marguerite Yourcenar s'y est prise à plusieurs fois pour le réaliser. 25 ans séparent le premier essai et la publication.
Je ne sais pas si d'autres auteurs ont réussi à écrire des mémoires, à la première personne, en se glissant dans les pensées du géniteur de ces mémoires. A fortiori quand celui-ci a vécu il y a 18 siècles, qu'on ne peut par l'interviewer, que ce qu'il a écrit a en grande partie disparu, et qu'il faut donc le deviner à partir des écrits des autres et de ce qu'il a aimé, sculpture, architecture, etc...
Pour ce faire, Mémorable Marguerite a tout lu, tout vu, tout analysé sur le 2ème siècle. Les historiens attestent que la reconstitution mémorielle est plausible. Chapeau l'artiste.
Lisez notamment ses notes en fin de livre, énumérant ses sources. On en a le tournis.
Au final, c'est une vraie prouesse car en lisant ces mémoires on se sent effectivement dans les pensées de cet empereur au crépuscule de sa vie, réfléchissant sur ce qu'il a fait de bien, ou aurait pu mieux faire.