le 15 janv. 2014
Yourcenar l'Impératrice
S'ouvrir aux phrases délicieuses de Marguerite Yourcenar s'apparente à une dégustation, à une excitation bienvenue des papilles de notre cerveau. La future première académicienne (elle sera élue en...
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Le texte de Marguerite Yourcenar, classé dans la catégorie du roman historique (justement éclairée par une note de l'autrice présentée en fin d'édition quant à sa qualité éminemment romanesque et donc fictionnelle), ambitionne de confronter son lecteur au récit de vie de l'empereur romain Hadrien, mis en scène comme rédigeant une lettre à son successeur sur son lit de mort. Tous les champs de la vie de cet homme d'État sont investigué : la vie politique et ses ressorts, la vie guerrière et ses conditions difficiles, la vie amoureuse et son lot de souffrance. Cette dernière dimension se focalise sur la passion d'Hadrien pour Antinoïus, un très jeune homme qui se suicide à 20 ans seulement. Ce suicide n'est pas un objet qui occupe une place importante dans le discours, mais on peut le lire comme la concrétisation du mal-être de ce jeune favori qui, comme c'était fréquent à l'époque, se retrouve placé sous la domination d'un homme bien plus âgé, au pouvoir immense. Ce texte assure également la représentation des relations homosexuelles antiques, alors que publié dans un pays qui les réprime encore en 1951.
Cette dimension romantique n'occupe qu'une petite partie de l'ouvrage, qui tend à livrer les états d'âme d'un mortel confronté au temps qui s'écoule. Le style de Marguerite Yourcenar donne naissance à de nombreux paragraphes dont l'esthétique favorise l'immersion dans le récit et verse dans le poétique. Malgré la qualité esthétique de la prose de l'autrice, certains passages, notamment avant la mort du favori, paraissent longs à la lecture. La lectrice ressort tout de même de ce texte imprégnée de la destinée de son héros, dont elle peut mesurer certains défauts comme certaines qualités.
Parmi les notes, celle sur l'impossibilité de choisir un personnage féminin comme central attire notre attention : dans quelle mesure l'autrice souligne-t-elle un réel manque de sources historiques quant aux destinées féminines, ou se fait-elle le relais d'une idéologie patriarcale dont son statut d'écrivaine pourrait l'éloigner ?
Créée
le 26 août 2025
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