Dire qu'à une époque pas si lointaine, j'étais plutôt friand des petites histoires de Katherine Pancol….
Alors soyons précis, pas de tous ses bouquins, loin de là : mais sur les cinq ou six romans que j'ai eu l'occasion de lire, la moitié m'avait bien plu, quand l'autre moitié m'avait gavé, mais le ratio restait honorable.
Et la dichotomie s'avérait assez évidente : grosso modo, quand le récit est centré sur un seul personnage ("Vu de l'extérieur", "J'étais là avant"), ça ne fonctionne pas, l'écriture de Pancol apparait lourde et le roman ennuyeux.
En revanche, lorsqu'il s'agit d'un récit choral ("Scarlett, si possible", "Les yeux jaunes des crocodiles"), le sens de l'observation de l'auteur et sa capacité à tricoter des histoires à la fois quotidiennes et intrigantes parvient à capter mon attention.
C'est donc relativement confiant que j'abordais ce premier tome de "Muchachas", censé être la suite directe de la trilogie qui s'achevait (laborieusement) par "Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi" - je sais, les titres en eux-mêmes devraient déjà faire fuir tout lecteur sensé...
La promesse était donc de retrouver les personnages qu'on avait découvert, aimé ou détesté, voire aimé détester, dans les livres précédents (Joséphine, Hortense, Josiane, Henriette…).
Sauf que dans ce volet initial de "Muchachas", hormis le premier chapitre très réussi, dans lequel on retrouve Hortense et Gary à New York, dans le plus pur style Pancollien (vocabulaire riche, descriptions précises, psychologie convaincante), avec même une jolie allitération dès la première page, les protagonistes habituels font de la figuration… 90% du roman sont ainsi consacrés à de nouveaux personnages, et je dois avouer que je préférais nettement les anciens.
Surtout, Pancol se lâche complètement sur le pathos et le misérabilisme en nous narrant l'existence dégueulasse de Stella (violence conjugale, harcèlement scolaire, pédophilie, avec une louche de pauvre sans-papier traqué pour faire bonne mesure), ce qui gâche complètement les quelques bonnes idées ici ou là...
Ou bien alors ce sont mes goûts littéraires qui ont beaucoup évolué depuis deux-trois ans, c'est à dire la dernière fois que j'ai lu Katherine Pancol avec plaisir… Ce qui reste tout à fait possible. Je pourrai le vérifier en lisant le deuxième opus, si d'aventure j'ai le courage de m'y mettre...
Pour être honnête, je le ferai sans doute, d'abord par acquis de conscience et parce que le bouquin est dispo à la médiathèque (et aussi parce que malgré toutes les réserves mentionnées, l'ensemble reste facile à lire - et très rapide, tant les caractères d'imprimerie sont immenses et la marge démesurée...).