Nadanarchiste
Enfin je lis mon 1er Manchette, j'étais particulièrement attiré par Nada car il y a quelques années j'avais vu le film de Chabrol adapté de ce roman et qui m'avait plu ; en gros si ma mémoire est...
Par
le 5 févr. 2014
2 j'aime
« Quand je considère "Nada" près de 15 ans après que je l’ai écrit, il me semble que c’est toujours un roman noir assez convenablement exécuté, mais que son aspect politique (ou plutôt, civique) est insuffisant et caduc, et que cet aspect était déjà insuffisant et caduc lorsque j’ai écrit ce roman.
Sous cet aspect, en effet, "Nada" se contente de mettre en garde les partisans sincères de l’action directe et de la lutte armée, et d’exposer comment leur action, quand elle est séparée de tout mouvement social offensif, sera utilisée par l’État dans le cadre de ce que les gauchistes italiens appelaient alors la "stratégie de la tension".
Un tel point de vue est caduc parce qu’il oublie étourdiment d’envisager la manipulation directe du terrorisme par les services secrets de l’État, au besoin contre ses propres sujets et même ses propres dirigeants, comme on l’a vu en Italie dans l’affaire Aldo Moro et les soi-disant "Brigades rouges" (...). »
Ceci est un extrait d’une préface à la première édition en langue espagnole écrite en 1988 par Manchette lui-même.
Qu’on se le dise, une bonne fois pour toutes, Manchette n’est pas un grand écrivain ; il en convient lui-même quand il écrit que Nada est un roman « convenablement exécuté ». Manchette est un conteur d’histoires qu’il « exécute » du mieux qu’il peut avec en ligne de mire leur adaptation cinématographique, avec l’écriture qu’il faut pour. Ça se lit vite et bien, c’est agréable, on passe un bon moment, c’est distrayant, on n'en retiendra pas grand-chose et c’est fait pour ça. Comme les boutons de manchette, les romans de Jean-Patrick sont quelque peu décoratifs mais on peut s’en passer.
Que Manchette considère dans sa préface espagnole que "Nada" est une mise en garde quant aux entreprises politiques terroristes des groupes d’extrême gauche du genre "Brigades rouges" en Italie, "Action Directe" en France et le GRAPO ou l'ETA en Espagne, c’est se prêter (pour ne pas dire « se la péter » et gravement) une importance qu’il n’a jamais eue. Manchette est un écrivain d’une autre époque, celles des années 70, on le remercie d’avoir renouveler un peu le genre par son écriture directe mais comme roman noir il y a bien mieux que lui. Et déjà à son époque…
"Nada" n'étant pas, en plus, le meilleure de sa production.
Créée
le 10 nov. 2025
Critique lue 4 fois
Enfin je lis mon 1er Manchette, j'étais particulièrement attiré par Nada car il y a quelques années j'avais vu le film de Chabrol adapté de ce roman et qui m'avait plu ; en gros si ma mémoire est...
Par
le 5 févr. 2014
2 j'aime
« Quand je considère "Nada" près de 15 ans après que je l’ai écrit, il me semble que c’est toujours un roman noir assez convenablement exécuté, mais que son aspect politique (ou plutôt, civique) est...
le 10 nov. 2025
Le livre de Peter Turchin exploite d’immenses données historiques (big data) couvrant quelque 10 000 ans d’histoire et des centaines de sociétés afin d'expliquer pourquoi de nombreux États se sont...
le 26 oct. 2025
3 j'aime
Sarah Grant est une scientifique qui découvre des preuves indiquant que les cultures génétiquement modifiées de son employeur pourraient être nuisibles aux consommateurs. Résolue à faire éclater la...
le 27 sept. 2025
3 j'aime
2
Claire et Yves sont ingénieurs dans le nucléaire. Ils participent à des projets industriels démesurés. Le début du film donne la dimension des ambitions et montre bien la responsabilité des...
le 30 sept. 2025
2 j'aime