Bravo Tonton
Que dire de plus qui n’ait été dit sur ce merveilleux film... En tant que film poétique, forcément il n’allait pas plaire à tout le monde (comme les films de Wes Anderson ou plus encore Chaplin),...
le 29 avr. 2022
11 j'aime
6
Avant de rentrer dans le vif du sujet, qui n'est pas une mince affaire, vous pouvez, si vous souhaitez lire cet ouvrage, le télécharger ici en PDF en anglais: https://dokumen.pub/qdownload/nazis-islamists-and-the-making-of-the-modern-middle-east-9780300199321.html
Et ici ma version traduite en français en version .doc: grosfi.ch/zaFvd8C6Ta3
Ce lien n'étant valable que 14 jours à compter du 04.07.25, n'hésitez pas à me demander ultérieurement le fichier dans les commentaires, que je vous enverrai volontiers par courriel.
Après avoir recherché les critiques à l'encontre de ce livre, une chose flagrante m’apparut: l'accueil n'est jamais le même quand un livre d'Histoire est écrit par quelqu'un dit de droite ou quelqu'un de gauche, reflet de la bien-pensance de notre société actuelle sans doute. En l'occurrence, on reproche à cet ouvrage le parti pris de son auteur, visiblement du simple fait d'être néoconservateur, ce qui pourtant ne transpire aucunement entre les lignes de ce livre. Je l'ai même trouvé bien plus impartial et nuancé que Croissant fertile et croix gammée.
Un autre reproche, plus sérieux celui-là, que je n'ai hélas pas pu vérifier étant donné qu'il me faudrait emprunter un livre en bibliothèque contenant ledit reproche: les auteurs n'ont pas tenu compte d'une enquête antérieure semblant réfuter une théorie dérangeante, à savoir qu'al-Husseini, autrement appelé le petit Hitler du Moyen-Orient, ou le Grand Moufteur par moi du fait d'être grand mufti et de sa propagande antisémite abondante, serait autant responsable qu'Hitler de la Shoah. Il me faudrait retrouver les termes utilisés dans cet ouvrage, mais je me souviens de propos mesurés et clairement indiqués comme étant une théorie, soit quelque chose de probable plus qu'avéré. En cela, les auteurs sont honnêtes, ils précisent ce qui relève de l'hypothèse et ce qui n'est pas vérifié.
Une fois encore, j'ai l'impression de n'avoir pas lu le même livre que ces critiques, auxquels Schwanitz a d'ailleurs répondu en partie, voir la page Wiki en question: https://en.wikipedia.org/wiki/Nazis,_Islamists,_and_the_Making_of_the_Modern_Middle_East
Matthias Küntzel, qui a soulevé plusieurs problèmes dans ce livre, sans qu'on sache vraiment lesquels, abonde pourtant dans le même sens sur son site: http://www.matthiaskuentzel.de/contents/kategorie/31/?lang=en
Chose étrange et qui me dérange profondément, ayant commandé l'essai de Christian Destremau, historien français de la Seconde Guerre mondiale, fin connaisseur de la culture britannique, Le Moyen-Orient pendant la Seconde Guerre mondiale, est que cet essai selon Babelio a été salué par la critique. Pourtant, la bibliographie de cet essai précise que si l'auteur a utilisé de nombreux livres, dont deux de Schwanitz lui-même, qui lui est un fin connaisseur du Moyen-Orient, les seules archives usitées sont celles anglaises, quand Schwanitz et Rubin ont eu accès à de nombreuses archives (voir bibliographie dans les liens susmentionnés)...
Il suffit de lire ces quelques lignes de Destremau pour constater à quel point il est à côté de la plaque: "Mis à part le cas de l’Irak, qui est le pays à avoir connu le rapprochement le plus net avec l’Axe, tous les autres États arabes ont su préserver leur neutralité, ne prenant pas parti et, de fait, pouvant se rapprocher des Alliés à la fin du conflit." Ce qui est tout à fait faux, puisqu'outre de nombreuses preuves de la relation très rapprochée d'al-Husseini avec les nazis, et que visiblement les nazis ont envoyé des armes et l'Italie de Mussolini de l'argent qui ont servi à la révolte arabe de 1936 et ensuite à la guerre contre Israël en 1948, on a également dans ce livre des documents de la CIA faisant mention "d'anciens" nazis œuvrant en Egypte, pays qui en a accueilli le plus après le suicide d'Hitler. On a également des traces de l'implication de Rauff en Palestine.
Je ne m'étendrai pas éternellement, mais dans les grandes lignes, les modérés (al-Saïd par exemple si ma mémoire est bonne), car il y en a eu, sont rapidement réduits au silence par les islamistes ou les nationalistes radicaux, ce fut le cas pendant la 2ème guerre mondiale, et c'est encore le cas de nos jours.
Je me contenterai encore de citer quelques passages que je juge importants pour le conflit israélo-palestinien/israélo-arabe, et je ne peux que vous recommander vivement de lire cet ouvrage pour comprendre au mieux pourquoi ce conflit semble inextricable et pourquoi l'islam est un problème, quoi qu'en disent les gauchistes les plus crédules.
"Lorsque Hitler est devenu chancelier allemand en 1933, le grand mufti s'est rendu au consulat allemand de Jérusalem pour proposer sa coopération. Cette même année, l'autobiographie d'Hitler, Mein Kampf, a été publiée en série dans les journaux arabes et est devenue un best-seller."
"Dans les années 1930, les Arabes de Palestine avaient quatre choix :
• Ils auraient pu conclure un accord avec les Britanniques pour partager la Palestine, les Arabes en obtenant la majeure partie – 80 % selon le plan Peel de Londres de 1937 – et s’en servir comme base pour détruire ultérieurement le mini-État juif.
• Ils auraient pu accepter l’offre britannique de 1939 de leur donner la totalité de la Palestine en tant qu’État arabe en dix ans et en prendre progressivement le contrôle pendant cette période.
• Ils auraient pu collaborer avec Abdallah et les Britanniques pour obtenir un État fédéré de Transjordanie-Palestine sous domination arabe.
• Ou ils auraient pu accepter la stratégie d’al-Husseini et de son camp, rejetant toutes ces possibilités, convaincus qu’une victoire de l’Axe (et plus tard une victoire militaire arabe en 1947-1948) leur apporterait tout, sans compromis, sans conditions et sans Juifs."
Et ils ont choisi le pire des quatre choix... Ou comme dira Ehud Barak, pourtant de gauche, en revenant dépité de Camp David en 2000: "Ils ne cèdent sur rien car ils veulent tout."
À noter également une proposition faite par l'empire ottoman de l'époque aux sionistes d'un Etat juif...
"Ainsi, lorsqu'al-Husseini demanda à Berger et Himmler de discuter avec Hitler de la création d'une brigade arabe composée principalement d'Arabes palestiniens, Hitler accepta, choisissant le 2 novembre 1944, anniversaire de la Déclaration Balfour, pour l'annonce. En recrutant des musulmans pour l'armée allemande, al-Husseini pensait déjà à l'après-guerre, anticipant la future bataille contre les sionistes et souhaitant s'adjoindre des soldats entraînés par les nazis. Il écrivit plus tard que l'entraînement et l'équipement du régime nazi avaient effectivement jeté les bases d'une armée arabe palestinienne.62 En 1943, al-Husseini avait suggéré des opérations de commandos anti-civils comme principale tactique militaire, une stratégie adoptée plus tard par l'OLP."
"Mi-1945, Simon Wiesenthal, un Juif autrichien qui avait passé quatre ans et demi dans des camps de concentration17 et avait ensuite travaillé pour les services de renseignement et les enquêteurs américains et israéliens sur les crimes de guerre, commença à enquêter sur les liens étroits entre Eichmann et al-Husseini.18 Il publia ses conclusions début 1947 et témoigna plus tard au sujet d'al-Husseini au procès Eichmann.19 Le Département d'État envisagea de juger al-Husseini comme criminel de guerre au procès de Nuremberg, tandis que la CIA produisit une douzaine de rapports sur l'implication d'al-Husseini dans des crimes de guerre. Mais en 1950, il décida de laisser al-Husseini échapper à la justice, estimant qu'agir autrement créerait des problèmes pour les États-Unis au Moyen-Orient. Les Britanniques et les Français étaient déjà parvenus à des conclusions similaires. Comme cela allait se produire dans les décennies suivantes avec de nombreux terroristes, notamment l'OLP, l'inaction occidentale était justifiée par des considérations politiques.20 De même, si une grande partie de l'histoire du conflit israélo-arabe qui a suivi aurait pu se produire de toute façon, si al-Husseini avait été maintenu en détention ou jugé pour crimes de guerre, permettant ainsi l'émergence de dirigeants plus modérés, il est concevable que la Palestine ait été divisée en deux États en 1948."
"Pourtant, publiquement et officiellement, personne n'a reproché à al-Husseini d'avoir gâché les occasions d'avant-guerre de s'emparer de toute la Palestine, d'avoir misé sur la victoire des nazis, d'avoir rejeté un État palestinien créé par l'ONU, d'avoir perdu le territoire restant au profit de ses prétendus alliés arabes et d'avoir entraîné son peuple dans une guerre désastreuse et évitable qui a fait de nombreux réfugiés. Au contraire, les nationalistes radicaux et les islamistes ont imputé le désastre – la nakba, en arabe – à Israël, à l'Occident et aux dirigeants arabes plutôt qu'au radicalisme, à l'intransigeance et à l'islamisme d'al-Husseini. Et lorsqu'ils – comme Abd al-Nasir – ont condamné les gouvernements de l'époque pour leur incompétence, leur faiblesse et leur corruption, ils se plaignaient de leur trop grande modération. Ce qu'il fallait, ont conclu les révolutionnaires, ce n'était pas une remise en question, mais une revanche."
J'ai parlé d'islam problématique, en cela un cas des plus révélateurs est mentionné aussi dans ce livre, celui de Tariq Ramadan, cet acéphale cloporte. Tariq, fils de Saïd Ramadan le fondateur de la branche palestinienne des Frères musulmans, lui-même fils d'Hassan el-Banna, le fondateur et premier guide des Frères musulmans, dans un article du New York Times, "affirmait avec conviction que les Frères musulmans étaient une organisation pro-britannique et antinazie". Or rien n'est plus faux. Et Tariq Ramadan, outre ses nombreuses controverses présentes sur Wikipedia, dont des suspicions de soutien au terrorisme, fut LE chantre du vivre-ensemble concernant l'islam en Europe, qui dira dans un slam contre la colonisation: « Soit vous partagez, soit on se servira ». Joli lapsus révélateur...
Conclusion:
Vous trouverez d'autres paragraphes que j'ai jugés particulièrement important surlignés en gras dans mon .doc, dont pas mal de passages parlant de l'antisémitisme présent dans le Coran. À noter qu'au début de ma traduction, je n'ai pas systématiquement corrigé le nom d'al-Husaini, version anglaise, en al-Husseini. Je n'ai aussi pas gardé les numéros faisant référence aux sources en début de traduction, puis les ai gardés par la suite.
Il est beaucoup moins question dans ce livre des stratégies militaires au profit de la politique, contrairement à Croissant fertile et croix gammée que je recommanderais surtout pour ce point.
Tout un chapitre est en outre consacré aux "anciens" nazis, c'est sans doute la partie qui m'a le plus donné envie de vomir ; c'est effarant de constater à quel point ces salopards de nazis non seulement ont échappé facilement à la sentence pour la majorité d'entre eux, mais surtout à quel point l'Occident savait ou avait les moyens de savoir et n'a juste rien fait, souvent pour ne pas attiser de conflit au Moyen-Orient. Mais si, comme le soutien Destremau, les pays arabes n'étaient pas vraiment partisans des nazis, pourquoi y aurait-il eu des conflits, peut-on s'interroger... Pire, on apprend que la Croix-Rouge a aidé l'ODESSA, cette organisation fondée pour aider justement les anciens nazis.
Un livre essentiel, donc, qui remettra pour sûr la synagogue au milieu du village.
Pour conclure, je citerai le dernier paragraphe du livre, démontrant parfaitement à quel point les auteurs ont été cléments par rapport à ce que j'aurais écrit: "Tous ces faits ne font pas d'Al-Husseini ni d'Al-Qaïda – ni d'ailleurs du régime islamiste iranien, des gouvernements Baas en Irak et en Syrie, du Hamas, de l'OLP, du Hezbollah, des Frères musulmans ou des principaux représentants du discours dominant du monde arabe – des nazis ou des fascistes. Mais ces groupes ont démontré comment la même vision radicale, qui avait autrefois considéré les nazis comme des alliés bienveillants et bien-pensants, a eu un effet puissant et durable sur le Moyen-Orient contemporain. C'est le terrible secret de l'histoire moderne du Moyen-Orient."
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Contributions légomanes à la base de données
Créée
le 4 juil. 2025
Critique lue 148 fois
6 j'aime
31 commentaires
Que dire de plus qui n’ait été dit sur ce merveilleux film... En tant que film poétique, forcément il n’allait pas plaire à tout le monde (comme les films de Wes Anderson ou plus encore Chaplin),...
le 29 avr. 2022
11 j'aime
6
Signait Steven Spielberg. Et je ne saurais lui donner tort. Étant à moitié Polonais, mon grand-père ayant été jeté dans un train en direction d'Auschwitz, dont il réussira à s'échapper par une chance...
le 28 mai 2023
10 j'aime
15
Telles ces multinationales dont l'acharnement à détruire la planète n'a d'égal que leur avidité (je pense bien sûr à Lapurge Goldcim, dont on peut se demander comment cette entreprise peut toujours...
le 14 janv. 2024
9 j'aime
5