Bonjour.
Trois cent dix-huit pages en tête à tête. Et, à la cent trente-deuxième, le livre me tombe des mains. Ça devient chronique. Les romans d'amour, comme d'autres d'ailleurs, m'ennuient en rengaines intéressantes comme le contrôle technique du véhicule : "Tout est normal et à sa place".
Et ça roule.
Verdict un peu dur.
Pourtant, ce n'est pas un mauvais livre. Même bien vu, bien écrit. Mais peut-être que "les gens normaux"(vraiment ?), c'est devenu ringard. Ringard ? Un amalgame convenu de rengaine et de rencard ? Comme nos beaux fruits à l'étalage : jolis, brillants même, pourtant communs et sans saveur, sous atmosphère protectrice homologuée, et "dont la durabilité a été prolongée par des gaz d'emballage autorisés en application du règlement xyz..."
Des fruits que je ne consomme plus.
Un bon fruit, c'est savoureux, tendre, juteux à vous dégouliner jusqu'aux coudes. Une émotion des sens. Un autre monde, quoi.
Je me plains la bouche pleine ?
Répondront ceux et celles qui savent vraiment.
Bon, 12 juillet, fin du bouquin. Je n'aime pas laisser tomber.
La suite est dans la continuité de tout le bouquin. Un livre de femme sur un couple qui s'aime et ne se l'avoue pas, tout en se le disant.
Pour sortir de ce marivaudage moderne, je préférerais m'intéresser à un aspect général de beaucoup de romans anglo-saxons. Le cadre et la période sont fréquemment les mêmes qu'ici : de l'école dans un patelin, à l'université dans une grande ville, les ébats et les débats d'une jeunesse très inquiète de ses apparences ou de ce qu'on peut en penser, et les copains copines qui se croisent et se défont. Tout cela passé au crible de l'analyse psychologique.
Décidément, si l'amour et le sexe n'existaient pas, il faudrait les inventer.
Personnellement, je trouve cette obsession et ces histoires bien évidemment répétitives, mais surtout, comme toutes les obsessions, ne sont elles pas une aliénation coupant la route à tout autre forme d'épanouissement, qu'il soit personnel, social, culturel...?
Un tel monde est étouffant. Et si ce roman a une qualité, c'est bien d'en montrer la force et l'ampleur.