Juan et Gaspar sont père et fils. Le roman s'ouvre sur leur road trip au travers de l'argentine. La mère, descendante d'une Organisation mystérieuse, vient de mourir. Juan part rejoindre sa belle famille. L'emprise, les ténèbres, l'obscurité. Les thèmes de ce roman sont posés très rapidement.
Juan est un medium, il permet à cette organisation de s'entretenir avec des forces surnaturelles, l'Obscurité.
Un peu à la Lovecraft, Mariana Enriquez insuffle dans une histoire banalement horrible (la dictature argentine et les disparus qui gravitent autour) une mythologie gothique (l'organisation secrète, l'obscurité, l'occultisme).
Elle parvient à faire cela en utilisant de grands classique (le tarot marseillais, les pentagrammes) sans que ce soit grotesque. L'horreur est sourde, toujours présente, sans en faire trop.
Mais le point faible est pour moi la longueur de ce roman. La fragmentation en plusieurs histoires suivant différents personnages rend le tout très long, tournant autour du pot pour un dénouement finalement assez décevant.
Il en reste une atmosphère inoubliable, une métaphore historique d'une noire poésie, mais plombé par de trop grande longueur pour me donner envie de retourner gentiment dans cette nuit noire.