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Fresque familiale, entre le tumulte de Buenos Aires et les mystères de la région de Corrientes, près du Rio Parana, "Notre Part de Nuit" rassemble tous les ingrédients magiques et terrifiants des nouvelles de Mariana Enriquez en un roman total : horreur folklorique (curieux mélange entre le Roi en Jaune et des légendes coloniales autour des Guaranis), rapport à la famille (digne de celles, maudites, que l'on peut trouver dans les tragédies grecques) et au deuil, lutte de classes et traumatismes de la dictature militaire après Peron.
Tout cela s'accorde parfaitement dans une symphonie cauchemardesque, à plusieurs voix (le père, le fils, la mère) et à plusieurs temporalités. Vous resteront des images d'une puissance visuelle et évocatrice rare : les scènes de rituel, ces endroits liminaires où la mort s'incarne dans l'espace (la maison, l'Autre Lieu), les lieux interlopes de Buenos Aires...
Un chef d'oeuvre de la littérature de genre.
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Créée
le 21 févr. 2024
Critique lue 6 fois
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