À travers 3 guerres et 4 générations, la famille Balaguère subit la violence. Celle des évènements historiques et celle des hommes, l'une étant parfois imbriquée dans l'autre. Comment s'en sortir, comment s'en extraire, alors que les non-dits plombent une génération après l'autre ?
Enlevons tout de suite le sparadrap qui colle au doigt : bien qu'estampillé "jeunesse", le récit d'Anne-Laure Bondoux n'est à aucun moment édulcoré. On ne se complait pas dans la violence, mais elle est présente et crue, malgré sa brièveté. Le voyage nous emporte dans ce Morvan, proche géographiquement mais distant sociologiquement, tant la société agricole décrite paraît aujourd'hui lointaine, disparue au grès des transformations économiques et démographiques. Tout juste peut-on reprocher au roman son côté tragique parfois un peu facile, mais il sert aussi le propos de l'héritage. L'histoire est faite par les hommes, mais la famille est portée par les femmes, qui subissent, la plupart du temps, les conséquence des actes de ces derniers. Les passages épistolaires et les descriptions historiques sont bien amenées, au fil du roman, et permettent au lecteur de resituer la chronologie, puis elles se confondent au fur et à mesure que le temps présent se rapproche.
LA FIN, POUR M'EN SOUVENIR
Cytise, Anzême, Charme, Aloès, Olivier et Saule sont les 6 hommes concernés par l'histoire. Cytise, père d'Anzême, ne subit pas vraiment les évènements et Saule est le destinataire du roman écrit par Olivier. On découvre son existence en même temps qu'Olivier, qui écrit durant le Covid après avoir passé quelques années en prison.