Après dix ans passés à Richmond, Will Seems retourne vivre en Virginie dans le comté d’Euphoria où il a grandi. Il en est désormais le shérif adjoint, mais les temps ont changé et Euphoria, ancienne terre de plantations de tabac n’a rien d’euphorique : le déclin économique a plongé le comté dans la désolation. Lorsqu’un ami de Will est assassiné, un père de famille appartenant à la communauté noire composée d’anciens esclaves est arrêté. Will le connait, il s’agit du père de son meilleur ami, et en dépit des preuves accablantes, il le pense innocent, de même que Bennico Watts une détective privée avec qui il va devoir s’allier pour faire la lumière sur l’affaire.
Henry Wise dépeint une Amérique rurale dont le riche passé historique est toujours présent, notamment dans les tragédies locales. Le souvenir de l’esclavagisme résonne encore tant dans les mémoires collectives que dans les paysages désolés composés de marais et de maisons abandonnées. Les fantômes du passé viennent heurter Will dans cette enquête assez improbable. J’ai aimé le style de l’auteur, très visuel, et ses personnages complexes que l’on parvient parfaitement à imaginer. Par contre je regrette que le manque de crédibilité de certaines situations desserve la qualité du roman…
Si la maison d’édition Sonatine possède l’art de dénicher des pépites venues d’Outre-Atlantique : S.A. Cosby, D. Joy, C. Whitaker pour ceux que j’ai lus… mon avis est cependant partagé à propos de Nulle part où revenir de Henry Wise, dont la quatrième de couverture dithyrambique m’a semblé exagérée une fois le livre refermé. J’ai toutefois suivi cette enquête avec intérêt, stupéfaction parfois, sans jamais être lassée. Divertissant ! Merci aux éditions Sonatine via Netgalley pour cette lecture.