Ghetto cringe
Loin de moi de considérer les précédents opus comme des chefs d'œuvre, j'avais néanmoins pu passer d'agréables moments, parfois. Et puis il y la nostalgie de l'enfance...Mais là c'était de trop...
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le 9 juin 2023
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Ma première embardée dans la NRx et l’e/acc. Ce recueil de textes me semblait être le bon outil, puisqu’il balaye un spectre large de la pensée de Nick Land.
Néanmoins, le choix éditorial d’ouvrir l’ouvrage sur l’extropie et les pièges à chaleur — bien que tout à fait compréhensible d’un point de vue dialectique — le rend très ardu. Ma culture politique et philosophique ne m’a été d’aucune utilité, et à l’acquisition de l’e-book en septembre 2023, j’ai préféré laisser tomber à la première tentative de lecture. Dommage. Deux ans plus tard, je m’y suis attelé à nouveau, cette fois avec des recherches complémentaires ("thermodynamique", "dissipation d’énergie", etc).
Ce fut un investissement tout à fait salutaire : il m’a permis de solidifier considérablement ma compréhension du monde, et de découvrir un champ théorique des plus exaltants. Et bien sûr de comprendre les textes du début ! Mais je doute néanmoins que beaucoup d’autres néophytes soient prêts à fournir un tel effort.
Pour le reste, je dirais que la traduction est bonne : fluide et précise. Les notes de bas de page sont judicieusement choisies.
Nick Land a un style étonnant : moqueur mais jamais élitiste, il n’hésite pas à citer des sources peu académiques — tweets, commentaires de blog — et à adresser des louanges à ses pairs (Curtis Yarvin, Spandrell). On est loin du formalisme et des convenances protocolaires du monde universitaire.
Je note également que Nick Land aime se draper d’un imaginaire ténébreux et glacial : anarchie froide, lumières sombres, etc. Il prend plaisir à renverser les concepts établis pour produire une forme de vertige déshumanisé. Une esthétique du gouffre, volontairement inhospitalière.
Sur le fond, je retiens surtout la déconstruction de la démocratie comme régime profondément vicié, et l’exaltation du capital et de l’intelligence. Nick Land est très convaincant sur ces points.
Je ressors également avec beaucoup de questions. Je m’attendais à trouver un chapitre consacré à la question de l’identité. Bien que Land aborde en filigrane l’inégalité des QI et les thèses ethnonationalistes, les éléments qu’il glisse ici et là peuvent sembler contradictoires : apologie de la séparation ou éloge du métissage (qu’il nomme « bâtardisation ») ? On devine que son inclinaison pour le technocapital le conduit à mépriser ces considérations identitaires — toute inefficacité étant, selon lui, destinée à être broyée.
Reste que « l’identité » est l’une des valeurs affichées par l’éditeur. Je reste donc curieux de savoir comment tout cela est conjugué. Si vous avez une réponse, n’hésitez pas à la partager en commentaire. Quoi qu’il en soit, je poursuivrai ma lecture de Land avec un autre ouvrage dans quelque temps.
NOTE : il me semble que l'éditeur a retiré cet e-book, et propose désormais à la place "Lumières sombres".
Créée
le 7 août 2025
Critique lue 38 fois
Loin de moi de considérer les précédents opus comme des chefs d'œuvre, j'avais néanmoins pu passer d'agréables moments, parfois. Et puis il y la nostalgie de l'enfance...Mais là c'était de trop...
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le 9 juin 2023
9 j'aime
Par son style et sa construction classiques, on pourrait aisément s'arrêter sur la surface du récit pour n'y voir qu'une histoire rondement narrée, parfois amusante, mais somme toute ordinaire. Ce...
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le 27 févr. 2018
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"L'homme nu" ou comment gâcher un sujet passionnant. Déjà, il est parcouru par des répétitions lourdingues qui procèdent d'un bourrage de crâne - qu'il entend pourtant dénoncer. Page 12 on lit que...
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