Je suis sortie de cette lecture avec un drôle de sentiment : ni déçue, ni conquise. Plutôt… neutre. Ce qui, pour un sujet aussi fort, est presque le plus gros reproche que je peux lui faire.
Besson choisit de parler du "patient zéro" du sida, en s’appuyant sur la figure de Gaëtan Dugas, cet homme injustement désigné comme le point de départ de l’épidémie. Un bouc émissaire parfait pour l’Amérique conservatrice des années 80. Homosexuel, québécois, promiscuité sexuelle assumée : il cochait toutes les cases de ce que les bien-pensants voulaient condamner. Et là-dessus, le livre fait le job. Il déconstruit et il explique C’est intelligent, documenté, et ça remet les pendules à l’heure.
Mais… j’ai pas été touchée.
L’écriture est froide, presque clinique. Il y a de la colère, oui, mais tamisée. De la douleur, mais tenue à distance. J’aurais aimé plus de tripes. J’ai lu, j’ai compris, mais je n’ai pas vibré. Et c’est dommage, parce que l’histoire, elle, est bouleversante.
On a l’impression de lire un article long, bien ficelé, mais pas un texte qui bouscule o qui laisse une trace. Alors oui, c’est un texte utile. Oui, il faut lire ce genre de récits.
Mais ce n'est pas un grand livre au sens propre comme au sens figuré.