L'entrée dans ce labyrinthe habité par ledit Piranèse et quelques squelettes est particulièrement déstabilisante : le premier tiers du livre est un grand mystère, qui ne révèle rien au lecteur, se contentant de le promener de jour en jour, de pièce en pièce, de page en page, à la suite d'un personnage candide, d'ailleurs prisonnier d'un monde trop vaste pour être réel, — fait de salles de musée et de statues, soumises aux éléments, — personnage qui accomplit des tâches simples qu'il s'est lui-même attribuées et dont il fait le rapport dans un journal. Quand enfin le voile est levé sur les tenants et aboutissants de cet univers étrange, le récit, toujours bien rythmé, diverge de l'axe fantaisiste pour suivre celui, attendu, de la manipulation mentale. La résolution est facile, c'est dommage.