Amoureux de la langue française, des mots surannés (ex : remugles) et des expressions désuètes ("Elle est méga-bonne !", à propos de l'eau de la piscine, bien sûr), du langage soutenu ou très fleuri, des adjectifs qualificatifs délicieusement chamarrés (ex : fieffé), des tournures archaïques, de l'humour sans limites et sans tabou, ce livre vous plongera dans l'extase humoristique la plus intense. Quant aux chatouilleux du féminisme ou de l'écologisme, ils s'exposent à un prurit aigu.
Petit extrait de la prose épicée de Monsieur Manatane, alors qu'il raconte, avec force détails savoureux, ses aventures de marin au long cours :
"En fait, ce que je venais de harponner n'était pas un iceberg, mais un pétrolier panaméen. Vous auriez dû voir la marée noire qui s'ensuivit ! C'est très joli d'ailleurs la nuit : on dirait comme une toile cirée sur une table en formica." Remarquez la poésie toute manatanesque qui se dégage de cet audacieux rapprochement entre les feus toile cirée et formica et la nappe de mazout.
Les textes, tirés des séries "Les Carnets de monsieur Manatane" et "Jamais, au grand jamais !" (mes préférés), sont particulièrement savoureux car la voix et la diction de Benoît Poelvoorde sonnent dans chaque phrase et chaque onomatopée.