Ravage
7.2
Ravage

livre de René Barjavel (1943)

Tu es cendre et tu deviendras espoir...

Barjavel était un visionnaire. Il le démontre une fois encore dans ce titre.

Ravage est composé de quatre chapitres :

Le premier présente la vison de notre société en 2052. Il est amusant de constater ce que peut être la vision du futur d'un homme dans les années 40. Dans nombre de cas, sa vision est tout à fait juste (l'urbanisation à outrance, des villes qui concentrent l'essentiel de la population...) ; dans d'autres, beaucoup moins (le lait au robinet par exemple). Cette première partie s'avère à mes yeux intéressante mais sans plus. L'auteur pose le décor du drame à venir.

Le second chapitre part du postulat que l'électricité n'est plus. De façon très réaliste, les catastrophes s'enchainent. Ce qui pourrait nous arriver ne serait pas si éloigné de ce que décrit Barjavel. L'homme, tout d'abord désorienté, réapprend très vite la sauvagerie inhérente à son être. L'homme est un loup pour l'homme. Cette partie où il déconstruit l'édifice patiemment bâti est un peu plus prenante. IL est intéressant de voir comment les survivants s'en sortent.

Le troisième chapitre aborde l'errance, la fuite devant l'horreur en espérant l'oasis qui pourra les sauver. Les scènes sont rudes, sans concession. Un réalisme brutal confronte le lecteur aux nécessité de la survie qui occultent toute trace de civilisation. Une partie haletante qui se termine toutefois de façon plus positive, comme une note d'espoir vers l'avenir. Le pragmatisme domine.

Vient enfin l'ultime chapitre, sorte d'ouverture vers une lumière, la sagesse née de l'expérience passée. L'auteur présente le monde idyllique tel qu'il pourrait être selon les critères de l'époque. J'ai particulièrement apprécié cette partie qui, loin d'être naïve ou béate, laisse à réfléchir sur les vertus de la modernité, avec le recul qui sied vis-à-vis des propos. Le temps passé, les relations entre les vivants, tout cela est décrit d'une plume inspirée. Beaucoup d'émotion pour une partie finalement bien courte... mais simplement belle !

Alors que se clôt cette terrible histoire, le lecteur est porté à réfléchir sur les thématiques développées à l'aune de l'année où a été écrit ce roman :

1942...

...beaucoup de choses prennent alors tout leur sens.

Créée

le 11 mars 2013

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Apostille

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