"Urgences réécrit par une lectrice de Claude Simon" (Arnaud Viviant)

Le style de Maylis de Kerangal est fait de longues phrases sans cesse relancées, étourdissantes, qui épousent aussi bien les instants suspendus que la course contre la montre de la transplantation. Les scènes les plus émouvantes ne sont pas nécessairement où on les attend, à savoir à l'hôpital : le souvenir du premier baiser entre Simon et Juliette avec le funiculaire, le vélo et le ciré, est puissant et bouleversant, on le lit d'une traite en oubliant de respirer. Une construction parfaitement maîtrisée passe d'un personnage à l'autre au fil du trajet du coeur, du donneur au receveur, en se mettant dans la peau de chacun. Cependant, cette maîtrise confine parfois à la coquetterie : l'action se déroule sur 24h et c'est une belle idée, mais préciser à la première page qu'il est 5h50 et à la dernière qu'il est 5h49 relève du détail de trop. Mais qu'importe, le récit sait conquérir et emporter son lecteur avec talent.
antonia_m
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le 18 févr. 2014

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Ariane d'Auble

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