En un livre, les germes de la révolution bolchévique

Dans mes lectures 2022, j'explore la littérature russe que je connais jusque-là fort peu, hormis quelques rares romans tels que La Guerre et La Paix ou Le pavillon des cancéreux.

Après la découverte de Dostoïevski et Gogol, approfondissement de l'oeuvre de Toltoï avec un roman atypique : Résurrection.

En quoi est-ce de la littérature russe ?

Encore et toujours les mêmes traits de cet extra-ordinaire XIXème siècle russe :

- le Romantisme avec finalement une histoire d'amour assez convenue,

- la Condition humaine, notamment avec l'opposition entre la misérable ruralité et l'aristocratie russe,

- l'Existence de dieu qu'explorera particulièrement la 3ème partie du livre...

Je retiens surtout les 2 derniers points qui décrivent parfaitement le malaise de la société russe d'alors, et par là-même les germes de la révolution bolchévique :

- une justice et une police outrageusement corrompues,

- une aristocratie décadente et imbue d'elle-même, qui vit de manière totalement hors sol.

Ce que j'ai appris de l'Histoire ou de la Géographie de la Russie

Peu d'éléments géographiques, peu de descriptions topologiques notables. Les espaces sont suggérés mais finalement assez peu décrits.

Les rares enseignements sont donc essentiellement historiques, avec notamment :

- la réforme du servage / de l'esclavage,

- les évolutions technologiques liées à l'agriculture (dont Tolstoï était féru).

Ce que j'ai aimé, ou pas...

Résurrection développe une romance qui présente des longueurs. Contrairement à Anna Karénine, l'émotion est moins palpable et le récit parfois maladroit.

La cause en est peut-être :

- à la critique acerbe du système en place,

- à la forme d'un roman d'initiation mi philosophique, mi théologique.

Le plus passionnant n'est donc finalement paut-être pas le fond mais la censure dont le livre a fait l'objet.

Gogol en avait été victime.

Toltoï la subit quasiment une page sur deux avec des parapraphes entiers qui sont parfois supprimés par le censeur.

Bref un roman russe atypique dans le XIXème siècle russe dans le sens où il est le reflet d'une société à la dérive avant le grand tournant du début du XXème siècle.