Un roman qui s'écoute

Ambiance électrique pour ce roman qui se déroule sur toute une vie. Le personnage principal raconte son enfance où la religion avait une part importante, son adolescence ou il goûtait aux plaisirs de l'amour et du rock'n'roll, sa descente aux enfers avec les drogues, sa renaissance et sa vie d'adulte. A chacun de ces moments il est amené à croiser le pasteur Danny, homme à la foi brisé et passionné, fasciné par l'électricité. Un roman qui démarre lentement ou l'horreur n'est pas flagrante mais l'on sent à chaque chapitres qu'il y a anguille sous roche, on sent qu'à tout moment tout peut basculer vers un enfer que King sait bien retranscrire. Avec ses personnages profonds,(l'un des talents de King est de donner substance à tout personnages), l'auteur nous invite à plonger dans son univers critiquant au passage les dangers et dérives du fanatisme religieux, il dépeint aussi l’Amérique des années 60 à aujourd'hui avec en ambiance sonore énormément de références musicales. Pour peu que l'on soit musicien, la découverte de la guitare par le protagoniste est très touchante, criante de vérité. Suivre un personnage toute une vie promet une certaine richesse et étrangement j'ai préféré la première partie, le temps que les relations se construisent, et que les caractères se forgent. La suite à la tension latente m'a moins convaincu .
On ne peut parler de l'intrigue sans en dévoiler trop. On ne peut en tout cas lâcher ce bouquin qui se révèle être un bon Stephen King, un roman populaire assez éprouvant, émouvant et clairement prenant malgré ses quelques facilités ou gimmicks propre à l'auteur.

Et ça donne sacrément envie de réécouter "toutes ces merdes qui commencent en mi". J'ai de nouveau 14 ans, c'est le pied.