Rhapsody, première partie - La Symphonie des siècles, tome 1 par volklore

"Rahpsody", "Symphonie", pas besoin d'être devin pour savoir qu'Haydon fait de la musique un élément majeur de sa saga. L'association entre musique, sonorités, et magie, confère d'ailleurs à cette dernière une dimension plutôt poétique et subtile, qui accentue le merveilleux et évite de faire tomber son utilisation dans la facilité. Mais c'est bien la seule véritable originalité, car ce tome est un roman somme toute très classique : l'héroïne Rhapsody, ancienne prostituée, se voit obligée de voyager avec Grunthor et Achmed, tout trois étant très stéréotypés. Le passé de Rhapsody, pourtant assez sombre, ne semble avoir eu aucune influence sur elle, rayonnante, mais facilement capricieuse, qui se place très rapidement comme l'héroïne horripilante de l'histoire. Tout en humour noir, le duo Achmed/Grunthor, déjà beaucoup plus attachant à défaut d'une quelconque originalité, relève le niveau des dialogues par des répliques succulentes, qui font mouche presque à chaque fois.

L'entrée dans le livre est pour le moins étrange. Le prologue est en réalité ce j'ai pu voir de plus mauvais en Fantasy ces dernières année, d'une mièvrerie digne d'un Arlequin. Le personnage tombe instantanément amoureux d'une fille, ils couchent ensemble, se disent "je t'aime" et se promettent de se marier... Non. Un lecteur de Fantasy est plutôt habitués aux clichés qui tendent vers une certaine mièvrerie mais là, on dépasse toute tolérance. Et pourtant, il pose un certain nombre de mystère et promet un intrigue assez riche, dévoilant ainsi une des forces du récit. En effet, Haydon cultive le mystère, amenant sans cesse de nouvelles interrogations, ne dévoilant jamais vraiment les motivations des personnages, et basant son intrigue sur des voyages dans le temps souvent bien amenés. Le style très fluide de l'auteure (tout du moins sa traduction) est d'ailleurs pour beaucoup dans la réussite de ce premier tome, les pages tournent bien, même si, à défaut d'un petit je-ne-sais-quoi qui impliquerait réellement le lecteur, ce sera souvent sans grande conviction, mais sans ennui non plus.