le 20 mai 2016
Compte à rebours... 001
Un homme qui vit dans une société futuriste pourrie, et qui tente de remporter un jeu télévisé, suivi par toute la population, dans lequel il risque sa vie afin de gagner de l'argent, et ainsi sauver...
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
Depuis le temps que je dois le lire celui-là j'avais fini par me convaincre que ça allait être sans surprise.
Imaginer la société occidentale en 2025 quand on est en 1982 : les médias corrompus, du survival télévisé, la pollution, une société gangrénée où l'inégalité règne à tous les niveaux, etc... je pensais connaître déjà tout ça parce que les sujets avaient été traités avant pour certains et après pour d'autres. Bref un roman de l'air du temps.
Le récit est court et découpé en chapitres très courts, titrés un peu dans la même logique ineluctable que dans "La peau sur les os" du même Richard Bachman. C'est efficace indéniablement parce que cela amène un rythme halletant à l'oeuvre. Si la partie manipulation des masses par des médias diaboliques fait souvent un peu trop caricatural, il est troublant de voir à quel point on s'en est approché depuis l'émergence de la "télé réalité" (casting très étudié, captation au long cours, scénarisation imperceptible). Dans le roman la phase casting rappelle aussi un peu le tri à l'entrée des camps nazis. Dans cette réalité, il existe toutes sortes de jeux télévisés tous plus cyniques les uns que les autres. La grande traque est le programme le plus populaire du Libertel (réseau de diffusion comparable au Câble) où le fugitif est présenté comme un être abject. Le diffuseur lance à ses trousse sa propre milice. Les forces de l'ordre peuvent tirer à vue. Chaque citoyen est incité à débusquer et à éliminer le fugitif s'il le peut. Tout le monde y gagne puisque chaque signalement rapporte de l'argent. La proie elle-même engrange quotidiennement des sommes faramineuses pour ses proches car lui à peu de chances d'en profiter. Le système est on ne peut plus pervers et vertueux. Si la population dans sa grande majorité collabore sans scrupule, c'est parce qu'elle est insidieusement manipulée.
Notre héros Ben Richards accepte pour soigner sa petite fille condamnée en l'absence de soins (la maladie est causée par la pollution. Un traitement médical est hors de question puisque la famille est miséreuse). A situation désespérée, solution extrême. Pendant tout le récit, Richards fait preuve à la fois d'une grande lucidité et d'un grand pessimisme sur le monde dans lequel il vit, et les individus qu'on y croise. Si vous n'avez pas le moral, ce n'est pas une lecture conseillée... même chose pour les descriptions de viscères.
Le livre est également intéressant pour les predictions du futur qu'en fait Stephen King. On est plus ou moins arrivé dans la réalité de l'époque imaginée et notre technologie actuelle n'y figure pas. Cela ne pose aucun problème dans l'intrigue puisque l'essentiel repose sur les errements humains. Le message de ce livre vieillit donc plutôt bien.
Lire l'alter ego Richard Bachman est toujours amusant puisqu'on cherche toujours entre les pages des allusions et références à Stephen King. Ici c'est évident avec les localités de Derry et Rockland.
Sans dévoiler la fin, ce qui serait du gâchis, je dirais que l'auteur nous laisse longtemps ociller entre espoir et résignation. On a beau connaître la règle du jeu, on nous propose régulièrement des portes de sorties plus que satisfaisantes. Je meurs d'envie d'en dire beaucoup plus mais cela serait criminel. Disons que c'est troublant d'avoir imaginé cela au début des années 80.
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Créée
le 8 févr. 2018
Critique lue 382 fois
le 20 mai 2016
Un homme qui vit dans une société futuriste pourrie, et qui tente de remporter un jeu télévisé, suivi par toute la population, dans lequel il risque sa vie afin de gagner de l'argent, et ainsi sauver...
le 10 juil. 2013
J'ai trouvé ce court roman très efficace. La traque incessante de Ben richards ne nous laisse aucun moment de répit. Je pense que le thème a du inspirer nombre de scénaristes et auteurs: comment ne...
le 8 févr. 2018
Depuis le temps que je dois le lire celui-là j'avais fini par me convaincre que ça allait être sans surprise. Imaginer la société occidentale en 2025 quand on est en 1982 : les médias corrompus, du...
le 10 mars 2017
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