Sarek
6.8
Sarek

livre de Ulf Kvensler ()

Thriller psychologique pour celles et ceux qui aiment la randonnée

Dans ce thriller psychologique, on sait dès le début que cette stupide randonnée dans un parc national de Suède va très mal finir. Mais bon public, on écoute Anna nous raconter comment tout cela s'est (mal) goupillé et comment les catastrophes sont arrivées l'une après l'autre.


Le suédois Ulf Kvensler vient du monde des séries télé et s'est lancé dans l'écriture de thrillers psychologiques.

On avait commencé par son second roman, Au nom du père, qu'on n'avait pas trop aimé.

On lui laisse aujourd'hui une seconde chance avec son premier bouquin : Sarek, du nom d'un massif montagneux du nord de la Suède.

Un bouquin qui devrait être conseillé comme lecture salutaire par temps de canicule puisque le Sarek semble nous dire : « Bienvenus ici. Mais attendez-vous à avoir froid comme vous n’avez jamais eu froid. ».

La traduction est signée Rémi Cassaigne.


Trois amis de la bonne et chic société suédoise (des avocats, ...) décident de partir en rando dans le parc national du Sarek, là-haut, tout au nord de la Suède, près de la Norvège.

Le couple d'Henrik et Anna bat un peu de l'aile. Et au dernier moment Milena, l'amie de Anna, invite une pièce rapportée, Jacob, son nouveau petit ami. Finalement tous quatre prennent leurs sacs à dos et partent pour le Norrland.

Dès le début, on sait que la rando va très mal se terminer parce que le récit est construit sur des flash-back au rythme de chapitres qui alternent l'après et l'avant.

Après, la police interroge Anna que les secours viennent de retrouver, salement amochée, au retour de cette rando catastrophique. Que s'est-il passé ? Que sont devenus les trois autres ?

Avant, c'est Anna qui revient sur ces événements pour raconter comment tout cela s'est organisé et faire part de ses doutes quant à la trouble personnalité de ce fameux Jacob qui semble tout avoir du pervers narcissique.


Ces thrillers psychologiques fonctionnent souvent de la même façon : on a envie de hurler au personnage principal, mais bon sang, arrête ! fais demi-tour ! tu vois pas où ça va te mener ? laisse tomber !

Et puis bientôt - assez vite en fait ! - on a envie de lui filer des baffes tellement son entêtement, son aveuglement nous fait criser.

Mais voilà on est bon public alors on la suit, cette Anna, sur les chemins dangereux du Sarek et on accuse le coup à chaque erreur commise : « C’était une mauvaise décision, nous aurions dû tout de suite redescendre ensemble. Mais il est facile d’avoir raison après coup. »

Jusqu'à ce qu'un refrain lancinant vienne bientôt scander chaque nouvelle catastrophe : « Quel enfer, cette putain de montagne ! ».


Alors oui, il est question de grands espaces naturels et sauvages mais c'est quand même pas de la grande littérature et on n'est assez loin de ce qu'auraient pu nous donner un Ian Manook, un Olivier Norek ou même un Olivier Truc, pour ne citer que des lectures récentes dans la neige.

Mais ça marche quand même, il faut le reconnaître et l'on suit cette stupide équipée, on se laisse prendre, pour bientôt tourner les pages de plus en plus vite et savoir enfin ce que nous a réservé le suédois.

Et on ne sera pas déçus : ils sont partis tous les quatre ... mais est-ce que l'énigmatique Jacob est vraiment le plus dangereux de toute l'équipe ?


Finalement ce premier roman nous aura paru plus abouti que le suivant (Au nom du père), avec quelques degrés en moins dans le "too much".

Et puis la neige, la pluie, le vent, la glace, c'est rafraîchissant !


BMR
5
Écrit par

Créée

le 2 juil. 2025

Critique lue 38 fois

Bruno Menetrier

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