La qualité indéniable de ce roman est dans les descriptions de la cuisine. L'autrice aime faire de longues descriptions, enchaîner les phrases, les virgules, les énumérations. Pour ce qui est de la cuisine, ça fonctionne très bien.
Et c'est intéressant de disséquer les relations homme-femme ainsi que les relations parent-enfant, ça donne quelques phrases profondes, quelques moments qui sonnent juste.
Mais à part ça, j'ai eu du mal à m'intéresser à l'intrigue. L'autrice m'a semblé peiner à cadrer sa narration. Elle traverse de longues périodes sans trop qu'on s'y attache, les enjeux ne nous tiennent pas en haleine. On décrit sa vie comme un vieil ami raconterait la sienne depuis qu'on ne s'est pas vus.
J'ai du mal à m'accrocher aux tergiversations du personnage entre plusieurs hommes, parce que l'un est égocentrique, trompeur, drogué, l'autre ne l'a littéralement vue que deux fois dans sa vie et en tombe instantanément amoureux à ne pas pouvoir passer à autre chose quinze ans plus tard (mais n'avait pas trouvé le temps de la rappeler le lendemain), tandis que le dernier, son mari, a tout donné pour qu'elle puisse avoir la vie de cuisinière qu'elle désirait en s'occupant de la maison, les courses, les enfants. Difficile donc pour moi de me sentir déchiré entre les prétendants.
Sur la forme, les dialogues m'ont souvent paru maladroits.