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Quand la science ne suffit plus, manipulons les masses pour influencer le cours de l'histoire

Voilà une saga (ou un cycle, disons) qui sait se renouveler : si le ton, l'humour et le côté vintage fifties restent bien présents et bien présents dans ce tome 3, Asimov y délaisse un peu son positivisme scientifique, incarné dans les deux précédents opus par la première fondation.


Car là, c'est la seconde fondation qui est au centre des deux quêtes, celle du Mulet et celle de la Fondation, qui constituent le roman. Et cette seconde fondation a développé la capacité à influencer les âmes, un peu comme le mulet peut le faire sauf que ça ne résulte plus d'un accident génétique, mais d'une démarche consciente et volontaire, une sorte de travail sur soi. Question sous-jacente et incroyablement présente dans le bouquin : le déterminisme historique peut-il être infléchi en manipulant les masses ? Car c'est bien là la roue de secours que Seldon a prévu, dans le cas où sa théorie, son plan ne fonctionnerait pas. Un joker, ou un plan B, en quelque sorte.


Mais du coup, le lecteur ne sait plus très bien si cette seconde fondation, c'est du lard ou du cochon. Doit-on accepter de se laisser manipuler pour le bien (futur) de l'humanité ? Sommes-nous oui ou non dotés d'un libre arbitre ? Ou sommes-nous des moutons (qui doivent pas s'en faire, puisque le plan Seldon ne peut pas échouer, c'est mathématique) ? Intéressant, ces experts qui nous promettent - certains qu'ils sont de leurs théories - un avenir radieux. Ca ne vous rappelle rien ?


Et on tombe avec délices dans une espèce de jeu à plusieurs bandes, avec rebondissements, coups de théâtre, agents doubles. Chaque personnage étant potentiellement susceptible d'être manipulé - à son insu bien sur- par la seconde fondation. Bien sur, on est encore très loin de K. Dick, le ton reste léger, pas flippé pour un sou. Mais, côté parano, il y a un peu de ça. Et la fin, à plusieurs niveaux, donne sans le moindre doute envie de continuer à visiter Terminus, Trantor et Kalgan.

Marcus31
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le 26 juin 2017

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