Shantaram est un voyage initiatique double : à la fois immersion dans un pays, l’Inde, et descente dans les méandres d’une conscience en quête de rédemption. À travers les ruelles grouillantes de Mumbai, ses bidonvilles, ses marchés, ses odeurs et ses contrastes, Gregory David Roberts signe un roman de la reconstruction, celui d’un homme brisé qui apprend à renaître ailleurs, dans un monde où tout semble à la fois plus cruel et plus vivant.
C’est un livre sur la fuite, mais aussi sur l’appartenance : la découverte d’une culture étrangère devient une manière de se retrouver soi-même. L’auteur nous invite à ne pas juger trop vite, à comprendre que derrière chaque acte, aussi brutal ou absurde qu’il paraisse, se cache une logique propre à un milieu, à une nécessité, à une histoire. Rien n’est jamais entièrement bon ou mauvais. L’amour, l’amitié, la loyauté, la culpabilité, tout s’y entremêle pour former un kaléidoscope de l’âme humaine, toujours en tension entre chute et rédemption.
Roman-fleuve à la fois haletant et méditatif, Shantaram alterne entre action, violence et contemplation. Sous ses airs de récit d’aventure se cache une réflexion philosophique sur le bien et le mal, sur la matière et la conscience, sur cette part d’ombre que chacun porte en lui et qu’il doit apprendre à apprivoiser. Exotique, foisonnant, parfois romanesque à l’excès, le livre garde pourtant une sincérité rare : celle d’un homme qui, à travers la fiction, continue de payer sa dette et de chercher un sens à sa liberté retrouvée.