Bon, comme les gamins je vais dire : "c'est nul mon m'a forcé à le lire". Sauf que je peux expliquer pourquoi c'est nul. Bon il faut savoir que je n'ai rien contre la littérature de jeunesse, lorsque c'est des albums de qualité pour les plus petits, par contre toutes ces conneries pour ados, j'ai vraiment du mal... et j'ai du mal en général lorsque ça prétend parler de tolérance, de racisme ou que sais-je. Limite je préfère encore le énième bouquin de fantasy peu inspiré qui tente de surfer sur la crédulité de son public pour vendre des bouquins... ça me semble plus honnête !
Parce que ce qui est génial avec Sweet Sixteen, c'est que avant de le lire, j'ai dit "ça sert à rien que je le lise, rien qu'avec le résumé je peux te raconter toute l'histoire". Et vu que ce n'est pas un livre que l'on va lire pour sa qualité littéraire... je te laisse deviner ce qu'il va rester... rien !
Deux filles (bon déjà, prendre des filles, un choix politique...), une noire, une blanche qui vivent la première rentrée des noirs dans un lycée, deux points de vues qui s'alternent et se répondent, tu le sens gros comme une maison...
Bien sûr la noire est toute gentille (des personnages complexes, tu peux oublier), et la blanche est gentille, un peu moins car elle est blanche, mais elle est gentille quand même, ouf ! Il faut voir le vocabulaire insidieux qui est utilisé pour parler des blancs, tout est très péjoratif, histoire que tu sentes qu'ils sont mauvais. Non, ce n'est pas une façon de faire, si ce n'est pour faire culpabiliser des lecteurs qui n'y sont pour rien ! Je n'ai jamais discriminé de noir, je déteste tout le monde de manière égale !
On a donc cette auteur (non je ne mettrai pas de "e" à auteur, c'est moche), qui vient nous déverser sa morale et son point de vue anachronique sur un événement passé dont on se tamponne totalement et réglé depuis bien longtemps. Faire ça j'appelle ça réanimer de vieilles rancœurs. Un peu comme la couleur des sentiments, on est dans le même type de dénonciation caricaturale et grossière.
Prenons de vrais oeuvres (des films pour le coup) qui parlent de sujets similaires, on prend Venus Noire de Kechiche, c'est tellement plus intelligent car non manichéen ! cette femme, maltraitée, qui a envie de croire que c'est parce qu'elle le veut bien car c'est une actrice... Ou bien Manderlay où l'on se rend compte que la liberté ce n'est pas pour tout le monde et où en voulant faire le bien, en voulant appliquer sa petite morale on détruit tout un écosystème bien pensé et bien huilé même si il semble ignoble vu de l'extérieur. Là on a de l'ambigüité, là c'est intéressant... Parce que servir ce genre de roman à la mords-moi le noeud à des ados, c'est leur cacher la vérité, leur cacher que le monde est complexe, leur faire croire à un angélisme qui n'existe pas, c'est leur mentir tout simplement... Et après ça donne ces bobos bienpensants !
Bref le racisme c'est mal, 200 pages pour dire ça, sans même détailler, avoir de vrais personnages, c'est juste pas la peine...
Après ça se lit... aux chiottes...
