Chapeau bas ! Je m’incline devant le talent de Fabrice Colin, et je n’ai pas envie de vous dévoiler une miette de ce thriller implacable, pour que votre plaisir de lecteur reste intact.

Inspiré par les ombres de Waco et d’Utoya, « Ta mort sera la mienne » avance sous la conduite des flashbacks qui font progressivement converger les quatre personnages vers ce point d’impact initial du récit, le massacre méthodique du tueur dans la ville de Moab.

Et la tragédie remonte vers sa source, dans une secte abjecte liée à la Scientologie, ayant investi un îlot des Keys, ce chapelet d’îles dont on dirait qu’il est un morceau des Etats-Unis en désagrégation. Et c’est bien l’usure d’une société construite sur le sang des Indiens, un pays à la nature si belle mais si fatiguée, les reflets d’une Amérique peuplée de zombies qui se gavent, qui se reflètent dans la rétine du tueur, et dans le parcours chaotique de ces personnages qui ont tous tellement à se faire pardonner.

On attend maintenant une seule chose de Fabrice Colin : Same player shoot again, please.

« Comprendre que le monde n’était pas une île t’a demandé du temps. Du temps, et des réserves considérables de bravoure.
Le passé est un aveuglement. La maison où tu vivais quand tu étais enfant était si sombre que chaque fois que vous sortiez et qu’il y avait du soleil, c'est-à-dire trois mille heures par an, tu devais mettre ta main en paravent comme l’explorateur d’une planète nouvelle. Tu te revois, clignant des yeux, faisant la grimace. Le peur était la force motrice de ton existence. »
MarianneL
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le 27 avr. 2013

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