Tous les enfants sauf un par CecileBarnex
Le lire était une douleur physique, tant cet essai est pesant, pas par son style, mais son contenu. Philippe Forest traite une nouvelle fois de la mort de sa tout petite fille, avec une brusquerie et une grâce qui m'ont laissée épuisée. S'il est impossible d'imaginer la perte d'un enfant après l'avoir vu lutter contre autant de souffrances, l'auteur évoque les horreurs de la suite, l'hypocrisie du travail de deuil présenté comme un devoir à rendre, les Vous en aurez un autre, les piques assassines presque innocentes de ceux qui semblent croire que le malheur est contagieux.
On peut se sentir un peu coupable de trouver de la beauté dans un texte aussi dur, mais Philippe Forest, tout en dénonçant la "romantisation" de la douleur, qui n'a rien de poétique, écrit comme il déposerait des fleurs auprès de sa fille jamais partie, et il est impossible qu'autant d'amour ne transparaisse pas dans ses mots.