Quand le consentement s’invite (ou pas) dans un livre sur le consentement

Si tu pensais que parler librement de sexualité féminine et de libération des tabous était une démarche saine et bienveillante, Très intime d’Ina Mihalache (alias Solange) est là pour te rappeler que la frontière entre témoignage et appropriation est parfois aussi fine qu’un string en dentelle.

L’idée de départ ? Recueillir des témoignages de femmes sur leur sexualité, leurs désirs, leurs expériences, et les retranscrire sous forme d’un livre qui fait office de mosaïque intime. Entre confidences crues et réflexions sur le corps, les hommes et le plaisir, le livre promet une parole féminine sans filtre et sans jugement.

Le gros point fort ? L’initiative aurait pu être géniale. Aborder la sexualité des femmes avec naturel et sans passer par des analyses pseudo-scientifiques, c’est audacieux. Certaines voix résonnent avec justesse, certaines anecdotes font sourire ou réfléchir, et le projet, sur le papier, avait tout pour bousculer quelques idées reçues.

Le hic ? Le consentement… ironie du sort, un sujet central du livre qui semble avoir été mis de côté au moment de la publication. Les témoignages, à l’origine destinés à des pastilles radio, auraient été réutilisés sans accord explicite des femmes concernées. Et là, ça coince sévère. Difficile de défendre une démarche qui se veut féministe quand elle oublie la base du respect de la parole des femmes.

Bref, Très intime, c’est un livre qui aurait pu être une ode à la libération de la parole, mais qui se retrouve plombé par une polémique impossible à ignorer. À lire si tu veux un condensé de récits féminins sur la sexualité, mais avec une certaine distance critique sur l’éthique du projet.