J'ai particulièrement aimé le style fluide et simple de cette narration. Ce fut la première oeuvre que je lis de cette auteure. Cela m'a plu tout de suite. Facile à lire, le descriptif des situations et des sentiments est limpide, envolé. Lorsqu'elle parle des lieux, on peut les imaginer facilement sans même les avoir visité. D'un coup de plume, on y est. Cette manière de se livrer aux lecteurs en racontant son histoire façon journal intime est intéressante. Tout en lisant, j'avais le sentiment d'entendre sa voix off. Elle décrit son enfance, son amour inconditionnel pour sa mère et bien sur pour son père qu'elle ne connait pas mais quelle nous fait connaitre. Certes, elle l'admire, il est intelligent et il est issue d'un milieu social plus élevé que celui dans lequel elle évolue avec sa mère. Cet homme qu'elle admire mais qui dans le fond, les méprises elle et sa mère.. Il est conscient de sa supériorité et il les écrasent. Fréquenter ces gens la, parfait, mais se mélanger avec eux, les relever à un rang supérieur en se mariant avec eux ... pas question.. Du reste, la grand mère paternelle le dit bien.. "elle en veut à ton argent". Donc non, il s'ensuit des promesses non tenues, des déceptions que la même de la petite Christine subie sans broncher. Elle aime cet homme, mais en même temps elle est soumise, soumise à cet homme et à ces principes, soumise aux "quant diras t'on" des années 50, pensez vous, une mère célibataire, qui se bat pour faire accepter sa fille par le géniteur qui lui donnera enfin son nom mais jamais le statut à part entière d'épouse et de fille puisqu'il est marié à une personne de son rang social. L'auteure du reste décrit fort bien les différences sociales qui les séparent .. Elle admire son père, il est intelligent, cultivé alors que sa mère elle, est la pauvre provinciale qui peine a survivre. Durant tout le roman, on suit son évolution.. de sa petite enfance, de l'amour filial qui la relie à sa mère, de son amour pour son père et de ce qu'elle attend de lui, jusqu'a la révélation finale de son inceste. Sa déception devant le silence de sa mère. A croire que cette dernière, s'étant toute ses années sentie inférieure à cet homme qu'elle à passionnément aimé, se sent incapable de lui faire face et de réagir. La mère est en quelque sorte, une victime de la société.. Juive dans une France d'après guerre qui se relève de ses maux, peu instruite mais convoitée par un homme d'un milieux social élevé, elle n'en espérait pas autant. Elle l'aime et le fruit de cet amour est une fille. Une fille avec qui elle vivra en symbiose jusqu'au jour fatidique ou elle apprend l'inceste de son compagnon sur sa fille. Son monde s'écroule mais autant elle a su combattre pour faire reconnaitre sa fille par son père, autant elle se retrouve désarmée devant ce crime. Finalement, la dispute éclate entre la mère et la fille ou tout sera déballé pour enfin, remettre les choses à leur place..
Ce livre est un bon roman que je me permet de conseiller

Solona
9
Écrit par

Créée

le 1 juin 2016

Critique lue 484 fois

1 j'aime

Solona

Écrit par

Critique lue 484 fois

1

D'autres avis sur Un amour impossible

Un amour impossible
ThomasRoussot
2

De ce rien.

« C’était une sensation de vérité. Elle ne se sentait pas banalement remplie, mais annihilée, vidée de sa personnalité, réduite en poussière. Sa matière elle-même transformée, sa personne...

le 25 août 2015

12 j'aime

2

Un amour impossible
Tonto
2

Qui veut faire l'Angot fait la bête

Christine Angot, c’est un peu la perfection incarnée. Christine Angot, c’est la plus intelligente. Christine Angot, c’est la plus cultivée. Christine Angot, c’est la plus aimante. Christine Angot,...

le 3 nov. 2017

11 j'aime

3

Un amour impossible
mxmbrnz
1

Une lecture impossible - Critique scatologico-humaniste d'une merde

Une lecture impossible - Critique scatologico-humaniste d'une merde Critique d' Un amour impossible de Christine Angot. Zéro est impossible, le chiffre 1 trop noble, le chiffre 2 trop chic, trop...

le 1 avr. 2020

8 j'aime

1

Du même critique

Miss Fisher enquête
Solona
8

Délicieusement belle époque

Série australienne rondement menée et inspirée des romans de l'auteur australienne Kerry Greenwood. Phrany Fissher, une femme de la bonne société de Melbourne, est traumatisée par la disparition de...

le 18 mars 2016

10 j'aime

4

La Passion Van Gogh
Solona
4

LOVING VINCENT

Bravo au travail des artistes qui se sont démenés pour nous rendre un film en visuel d’une rare qualité. Par cette idée géniale de faire revivre les toiles de Van Gogh par le truchement de...

le 12 nov. 2017

9 j'aime

Family Business
Solona
4

Franchouillard amusant

Série franchouillarde rigolote certes mais qui ne met pas les neurones en surchauffe. Quelques bons moment mais pas suffisant pour rire à se décrocher la mâchoire ni s’abimer les mains en les...

le 7 juil. 2019

8 j'aime

9