Quand Grégory Peck...
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le 4 août 2025
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Bonjour.
On a là une très brève synthèse historique, bienvenue, de l'angoisse humaine, menée jusqu'à sa projection vers un avenir galactique. Une réflexion récapitulative et anticipatrice qui ne manque pas d'intérêt, ni de cette angoisse classique de l'impuissance individuelle face à l'évolution des sociétés et de l'évolution tout court. Celle de la survie.
Une focale étroite sur l'humanité, une fois de plus en déconnexion de l'évolution globale de la vie terrestre à laquelle l'humanité appartient en tant que particule constitutive, active, et passagère, comme un virus dans l'organisme d'un être vivant qu'elle infecte et affecte, et qu'elle abattra ou qui rendra l'espèce plus forte s'il survit et se reproduit. Dixit Darwin.
Vie, survie. Deux mots pour parler de l'existence d'un être humain qui se figure qu'au-delà de la survie, existe une vie : celle qu'il imagine pour l'aider à lutter contre l'angoisse d'avoir à survivre, mais à mourir quand même. Obsession typiquement humaine, si l'animal, lui, ne se soucie que de son angoisse de survivre et de l'instinct immédiat de se reproduire. Limite qui reste d'ailleurs à prouver.
La société n'est plus dès lors que la production d'une minorité "privilégiée" exploitant le reste de l'espèce. Tous les individus de ce corps constitué n'en sont que les fabricants, luttant pour la survie, elle -même génératrice de l'angoisse du lendemain, commune à toutes les espèces vivantes connues : hériter des gènes les plus adaptés et en transmettre d'encore meilleurs, c'est la logique de l'espèce, que l'individu s'approprie, faute d'imagination ou faute de courage d'enrayer la machine à angoisse sociale, et dont, en tant qu'être sexué, il connaît le remède très individuel mis à sa disposition par la nature elle-même.
Mais l'angoisse de survivre, celle de tout être vivant, n'est pas ici le sujet. L'humanité a hérité de nombreux modèles de survie sociétale dont on connaît les limites. Il en inventera d'autres toutes sorties du même moule de la survie.
Le sujet, n'est ce pas plutôt l'angoisse existentielle, non pas de la survie et de ses lendemains, mais bien l'angoisse de l'existence individuelle et surtout de la mort et de son apparente absurdité ?
En ce sens, en épiloguant sur l'espoir de survie des individus et de l'espèce ,"Un lac inconnu" loupe son alunissage : le sujet de fond était l'angoisse historique non pas de survivre, qui concerne la société et ses membres, mais bien l'angoisse de vivre pour mourir. Cette intraitable fiction de l'esprit de l'être humain et, plus précisément, son obsession du rationnel qu'il tente de transcender par l'imagination d'autres fictions logiques ou consolantes, thèses aussi nombreuses que les étoiles au ciel de sa planète. Et qui, contre toute logique, lui intiment de survivre avec échéance, là où l'être n'aspire qu'à un CDI d'éternité.
Néanmoins, sous cette forme condensée qui se teinte rapidement d'un pessimisme averti, "Un lac inconnu" donne une récapitulation historique de l'évolution de la communauté humaine qui n'en est pas moins intéressante, malgré le dérapage final qui franchit la ligne d'arrivée en-dehors des poteaux, qui se trouve entre le sentiment de transcendance et celui de l'espoir, fût-il (futile ?) fou.
Dans un monde où l'existence ne serait (dit-on ) qu'une illusion, un espoir illusoire n'est-il pas tout ce qu'il y a de plus adapté et de légitime ?
Reste à déterminer lequel. Et ce n'est sûrement pas là un objet de société (on en connaît l'exemplarité des modèles passés et présents), mais c'est bel et bien l'objet exclusif de l'intime. La multitude opposée en sociétés face à l'angoisse de la survie et, pour l'indivisible individu, l'impartageable savoir, cette angoisse métaphysique de la mort en face, seul. Dans le cas contraire de mort conceptualisée pour et par tous, l'histoire a montré les avantages et quelques inconvénients des doctrines en tous genres.
En résumé, la société repose sur l'angoisse de survie de l'être sociable, alors que ce même être lutte seul contre sa propre angoisse individuelle de sa propre disparition programmée et annoncée. Angoisse métaphysique à laquelle la société n'a su à ce jour que mentir en l'instrumentalisant à des fins sociétales.
Donc, face à sa mort, c'est chacun pour soi.
Ce qui n'empêche pas de théoriser la vie en sociétés, et n'empêche donc pas non plus la glose. D'où la longueur de ce babillag eabusif dont je prie que l'on veuille bien m'excuser.
Créée
le 18 mai 2025
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