La roche Tarpéienne est proche du Capitole

A la lecture d'Un monde sans fin, je suis tombé de haut. Un monde sans fin ne mérite pas d'être la suite des Piliers de la terre, loin de là. Malgré tous mes efforts, à tenter de m'y plonger, de refaire un essai, d'accorder une enième chance à Ken Follet, j'abdique. Le monde sans fin est soporifique et je renonce à le terminer. Ca fait deux mois que j'essaye, et chaque chapitre me semble être un marathon.

Il cumule plusieurs défauts :

- Déjà, c'est la suite d'un excellent roman historique, que tout libraire ou ami bienveillant vous conseillera comme lecture quasi obligatoire. L'attente d'une suite était donc de taille. Or, à trop vouloir reproduire "l'ambiance" des Piliers de la Terre, Ken Follet s'autoplagie, essaye désespérément de donner un ton similaire, un souffle identique, mais sans aucune prise de risque. Résultat, l'histoire est ultra prévisible, aucun "rebondissement" ne surprend tant il est téléphoné.

- Ensuite, l'écriture (pardon, la traduction) manque de "punch", d'allant, de rythme. On s'ennuie ferme dans la forme, ce qui ne fait que rajouter à l'impression d'ennui au fur et à mesure de la lecture.

- Les personnages sont des archétypes stéréotypés. C'est récurrent chez Ken Follet. Il choisit une période historique, puis met en place des rapports entre personnages très similaires. Il y a toujours un amour contrarié, une brute finie, un rusé ambitieux... Ça passe la plupart du temps mais là, on a l'impression qu'il s'agit d'un vulgaire copié collé des enjeux des Piliers de la terre, avec un grosse perte de qualité au passage.

- Des clins d'œils grossiers aux Piliers de la Terre sont partout disséminés dans un Monde sans fin, dont l'histoire se déroule plus de 2 siècles auparavant tout de même. Des descendants (Passe encore...) aux écrits de l'ancien Prieur, tout concourt à bien nous rappeler qu'on est en train de lire la suite des Piliers de la terre. En même temps, c'est pour ça qu'on l'a acheté, inutile d'insister....

- Un cadre historique passionnant mais mal exploité. La guerre de cent ans bon sang ! La querelle dynastique du millénaire ! Alors là, je suis certainement très sévère, mais c'est service minimum de la part de Ken Follet, la comparaison (pas forcément adaptée je l'admets) avec les Rois Maudits est révélatrice.

Je crois que je pourrais continuer un moment, mais ce serait une perte de temps. Pour résumer quand même mes impressions de lecteur pourtant bon public, je finirai quand même sur ceci : je me suis rarement autant forcé à lire. Me dire "encore 3 pages et tu aurais fini ce chapitre, allez, tiens bon" en cours de lecture, jamais ça ne m'était arrivé.

Énorme déception pour ma part, tant pour la qualité intrinsèque du récit qu'en comparaison de son illustre ainé... Ensuite, ne l'ayant pas terminé, j'ai peut être raté ce qui fait la qualité de ce livre, mais j'en doute fort.