Paulot et sa femme Odile sont cafetiers et se consacrent 365 jours sur 365 à leur café, leurs habitués. Chez eux, on rit, on danse, on chante, on fait de la musique. Annie leur première fille est déjà grande, Mathilde un vrai garçon manqué de 9 ans et le petit dernier est encore tout petit lorsqu’on envoie Paulo au sanatorium. Ce n’est pas encore la tuberculose, mais on en est pas loin.


La famille est détruite, s’endette, doit vendre le café, déménager, jusqu’à ce qu’Annie parte se marier, les parents envoyés tous deux au sanatorium. Reste alors Jacques et Mathilde, envoyés en famille d’accueil. Mais la jeune fille n’a aucune envie de se laisser faire et malgré les soucis d’argent, de santé, essaye de tout prendre en main pour garder la famille unie et le plus en forme possible.


Ce roman se situe aux environs des 30 glorieuses (qui ne le sont clairement pas pour tout le monde) et finit sur la Guerre d’Algérie. On traverse l’époque, on voit les problèmes qui émergent de la société (comme la Sécurité Sociale qui ne prend pas en charge les gens qui travaillent pour leur compte). On voit surtout l’histoire plutôt tragique de cette fille, tout juste adolescente, à qui il arrive une succession de mésaventures, tandis qu’elle se bat seule, sans le soutien de sa soeur, non plus de ses parents, quasiment plus heureux au sanatorium où ils sont nourris, logés, blanchis, s’occupant peu du sort de leurs enfants. Le contraste entre la famille joyeuse et unie du départ et l’éclatement de ce cocon est brutale et difficile à accepter pour Mathilde.


Le roman est bien écrit, agréable à lire. J’ai trouvé que le rapport à la guerre d’Algérie, même si la construction est bien faite, arrive un peu comme un cheveu sur la soupe puisque dans tout le reste du roman, on ne parle jamais d’événements extérieur. En revanche, toute la partie sur le quotidien des gens (que se soit les malades ou leur famille) est très bien travaillé et exploité. La relation entre les personnages est également bien décrite, notamment le lien et l’attachement de Mathilde pour son père, son héros pour qui elle ferait tout.


C’est donc un bon roman, bien écrit, avec une intrigue simple mais qui ne lasse pas, qui nous rapproche vraiment des personnages, par contre, ce sont des sujets plutôt graves, il n’y a pas beaucoup de place pour la légèreté (à part dans les souvenirs, mais qui sont donc teintés de nostalgie).

Kissed-by-fire
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le 19 août 2016

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