Ce n’est pas tant une histoire qu’un état d’âme.

Un homme, la cinquantaine cabossée, qui regarde sa vie comme on regarde une route qu’on a trop longtemps prise sans GPS ; en se disant qu’on aurait peut-être dû tourner à gauche, là, il y a vingt ans.

Longo ne raconte pas, il fouille. Il creuse dans les silences, dans ces colères qui ne font pas de bruit mais finissent par fissurer les digues. Ce n’est pas un roman pour ceux qui veulent de l’action, c’est un roman pour ceux qui savent ce que c’est que de se lever un matin en se demandant “Et maintenant, qu’est-ce que je fais de tout ça ?”

L’écriture a ce ton un peu désabusé mais juste, sans frime littéraire. Il y a une pudeur dans la lucidité, et ça, c’est rare.

On pourrait dire que c’est “un livre sur la crise de la cinquantaine” — mais ce serait le réduire à un cliché. Disons plutôt que c’est un roman sur ce moment précis où la vie ne ment plus.

Bref, pas de feu d’artifice, mais une flamme qui brûle juste, avec cette lenteur italienne qui te colle à la peau longtemps après la dernière page.

J'avoue que je ne suis pas un grand connaisseur des auteurs contemporains italiens, mais celui-là me plait plutôt bien. Je vais lire le reste...

Kerven
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