Ténébreuse effectivement - Pour celui qui aura passé ses cours d'histoire à coté du radiateur, au fond, il sera bien difficile de déméler la trame de ce qu'il se passe dans les 100 premières pages de ce livre.

On est au lendemain de la révolution, en pleine prise de pouvoir d'un certain Bonaparte, la Terreur s'est à peine terminée, les royalistes n'ont plus que leur rancoeur à déployer, et ça complote à tout va. Le portrait de l'époque est pour le coup assez parlant, et très instructif, cette période étant peu abordée (On cause souvent de 1789, des chouans, où alors des campagnes Napoléoniennes, mais l'entre deux, rarement - et pourtant cet entre deux est bien complexe) - Bref, Balzac tente le portrait de cette période, via un fait réel qui avait défrayé la chronique de ces temps là : l'enlèvement d'un sénateur, et la condamnation d'un groupe d'obédiance royaliste pour ce forfait - L'histoire est très compliquée, à base de manipulations, de vieilles rancunes, de politique de l'époque, avec comme centre de gravité de l'ensemble : Napoléon, ses sbires, soutiens, et amis prêts à lâcher le navire à la moindre défaillance (Fouché, Talleyrand etc.) - Autant le dire tout de suite, ce volume de la comédie humaine est lourd, pesant, passer la première moitié est une gageure tant les faits racontés sont abscons, et que le talent de Balzac ne sert qu'a résumer de façon intelligible une intrigue qui demanderait 2 volumes. Passé ce cap, et en ayant fait quelques aller-retour dans l'ouvrage pour se rafraichir la mémoire, l'histoire devient plus parlante et prenante, et aura comme bouquet final un procès fort bien conté, malgré son aspect lapidaire.

Au milieu de toute cette prose lourdingue, quelques éclats littéraires nous rappelleront qu'on est en train de lire du Balzac, avec portrait criant de vie en 2 phrases bien senties. (la comtesse de Cinq Cygnes, Michu) -

Pour résumer, bon documentaire intéressant sur cette période, piqure de rappel des débuts de l'histoire Napoléonienne, mais pas grand intérêt littéraire, malgré que la critique, et les historiens de la littérature essaye de coller à ce roman l'étiquette convoitée ""de premier roman policier" (chose dont on se contrefout royalement).
Zbah
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le 1 déc. 2012

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