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L’être humain a besoin de se savoir exister et pour cela de la reconnaissance de ses semblables. Comme nous savons de moins en moins apporter et demander des signes d’intérêt ou de reconnaissance positifs, nous allons en rechercher à tout prix, même s’ils doivent être négatifs.
Quelqu’un qui cherche à attirer l’attention sur lui, va, comme l’enfant qui fait une bêtise pour interpeller son parent occupé, lancer des « appâts » à l’autre. Il pourra s’agir de remarques désagréables, de soupirs, de gestes brusques que nous ferons varier jusqu’à ce que l’autre réagisse.
S’ensuivent alors des échanges de mots doux qui pourront s’apparenter à un « jeu relationnel », chacun endossant un rôle qui pourra varier au fur et à mesure de l’échange. Ces rôles sont au nombre de trois et forment ce qu’on appelle le « triangle de Karpman ».

Il y a d’abord la « Victime » pure, innocente et totalement déresponsabilisée. Tout ce qui lui arrive n’est absolument pas de sa faute, et vraiment trop injuste.
La « Victime » est soit persécutée par un « Persécuteur » (ou « Bourreau ») qui va lui montrer combien elle est en dessous de tout, soit prise sous son aile par un « Sauveur » qui va s’empresser de l’aider, quitte à ce que la solution proposée soit totalement inadaptée.
Chacun de ces rôles apporte son lot de satisfaction à celui qui l’endosse : la « Victime », notre Calimero, a le plaisir de se plaindre et la facilité de ne pas chercher de solution. Le « Persécuteur » se défoule sur une « Victime » plus ou moins consentante et le « Sauveur » a le très agréable sentiment du devoir accompli.

Bien sûr, les rôles ne sont pas immuables et peuvent changer au cours de la conversation. L’échange se terminera dès que l’un des protagonistes aura eu son comptant de reconnaissance négative et sera soldé par un « coup de théâtre ».

Ce schéma qui semble facilement reconnaissable dans des situations personnelles est également vrai dans le milieu professionnel : « Appât » (A) -> pensées/sentiments (B) -> réaction (B) -> triangle de Karpman (A et B) -> coup de théâtre (A ou B).

La bonne nouvelle, c’est que personne n’est obligé de tomber dans le panneau. La force de ce petit livre, qui se lit, se relit et se re-relit, est justement de nous montrer comment nous pouvons sortir de ces "jeux".
A lire et à faire lire.
Nathayla
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le 28 août 2013

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Nathayla

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