A chaque jour suffit sa peine
J'aime comme "voyage au bout de la nuit" ce termine par un nouveau jour, un jours qui se lève et aspire les vivants vers ce long tunnel qui prendra fin au bout d'une autre nuit, à l'aube d'un nouveau jours, comme si finalement chacune de ces aubes était le recommecement du même train-train, celui de la grande comédie des rapports humain et celui des petits arrangements moraux que les vivants s'accordent sournoisement. C'est comme la fete forraine, lieu récurrent du voyage où l'on s'amuse à s'amuser ou se facher pour de bon, qui tour à tour se peuple et se dépeuple, au grès des saisons et des années, des épisodes de la vie.
Incroyable lecture arrivant au milieu du voyage pour ma part (enfin j'espère), vision cynique et désabusé de notre société morale et politique, on oublie volontairement certaines chose de la vie dans ce livre pour ne mettre en lumière que la facette la moins glorieuse, la plus honteuse et maudite de l'humanité.
C'est le verre à moitié vide en somme, mais il fallait bien en parler sans grandes enjambés, jsute en évoquant le piétienement quotidien des petites choses au milieu des plus grandes.. C'est admirablement effectué par Céline. Le voyage à proprement parlé et narré dans ce roman et son style même sont déjà une construction littéraire et intellectuelle qui m'apparait grandiose mais céline se paie le luxe au détours d'innombrables phrases de nous renverser par des tournures, des reflexions, des considérations sidérantes de réalité, de précision, de cynisme cru.
Génial.